Ses sept étages en font le plus haut château de France. Départ pour l’Anjou, en Maine et Loire, à la découverte du magnifique château de Brissac.

Construit au XIe siècle par Foulques Nerra, comte d’Anjou, il s’agit tout d’abord d’un château fort. En 1502, pendant le règne de François Ier, René de Cossé achète la propriété. Le château entre alors dans la famille des Cossé qui adopte le nom de Brissac.

Le château est assiégé par le roi Henri IV lors des Guerres de Religion. Le petit-fils de René, Charles de Cossé, ne retrouve sa demeure qu’en 1606 et il est en très mauvais état. Au bord de la démolition, il est finalement reconstruit par l’architecte J. Corbineau dont l’objectif est d’ériger un « fier édifice tout en hauteur ». Mais les travaux ne seront jamais terminés, d’où la présence aujourd’hui de styles contrastés sur la façade du château. Les deux tours de la face « du levant » sont ainsi des tours médiévales issues de l’ancien château, alors que le reste de la façade possède des attributs de la Renaissance. Le grand-père du propriétaire actuel aimait d’ailleurs dire à propos de sa demeure : Brissac est « un château neuf à demi-construit dans un château vieux à demi-détruit ».

Par la suite, un évènement important a lieu à Brissac en août 1620. Le jeune roi Louis XIII se rend au château dans le but d’une réconciliation solennelle avec sa mère, Marie de Médicis. Celle-ci aura lieu après trois jours de festivités et plusieurs entretiens privés.

Lors de la Révolution, le château des Cossé-Brissac est réquisitionné par les « Bleus » de Vendée. Dévalisé par les révolutionnaires, il reste dans un état de destruction jusqu’en 1844, où un programme de restauration est mis en place par la famille à qui le château a été restitué.

De nos jours, ce dernier appartient toujours à la famille Brissac. En effet, le marquis Charles-André de Cossé-Brissac et la marquise Larissa y habitent avec leurs quatre enfants.

Une quinzaine de pièces sur les deux cents du château sont aujourd’hui visitables, laissant aux visiteurs le loisir d’admirer une multitude de tableaux et tapisseries colorées, du mobilier et des objets précieux d’époque ainsi que des sculptures, le tout surplombé par des plafonds remarquablement décorés. Au milieu de ce décor raffiné se dresse un somptueux théâtre, construit en 1890 par sa propriétaire Jeanne-Marie Say, petite-fille du célèbre raffineur de sucre Louis Say et veuve de Roland de Cossé-Brissac. Celle-ci possédant un vrai talent lyrique, très réputé au sein des salons parisiens, se produisait souvent dans son théâtre, parfois accompagnée d’un orchestre, et composait ses propres œuvres.

Pour finir, une fois la visite intérieure terminée, les extérieurs nous attendent. Chemins de sous-bois, allées au bord de l’eau, parterres fleuris, belle pelouse et vignobles tapissent le parc paysager du château qui s’étend sur 70 hectares. Il est d’ailleurs possible de visiter le cellier du château pour déguster différents vins produits sur place.

Ainsi, si au détour d’un voyage vous vous retrouvez en Anjou, n’hésitez surtout pas à venir visiter ce château familial, habité par la même lignée depuis plus de 5 siècles.

Manon Regnard