[C’était avant le confinement] « Mon aventure à l’International Film Festival de Rotterdam », par Éléna

Des avants-premières, des rencontres avec des réalisateurs du monde entier, des films en anglais ; coréens ; arabe, une découverte d’une nouvelle langue, tout ça en une semaine. Bienvenu à l’International Film Festival de Rotterdam, où j’étais bénévole du 27 janvier au 1e février 2020.

Seule, un sac à dos, deux Flixbus et 14 h de route plus tard, me voilà dans une ville inconnue, à Rotterdam, à 6 h du matin. Ma venue avait un but bien précis, être bénévole dans un grand festival de cinéma européen. Ma candidature ayant été retenue, je suis partie en solitaire vivre une expérience un peu particulière.

L’aventure commence par une auberge de jeunesse, dans une chambre de 12 personnes, mixte. Vous l’aurez compris, je ne cherchais pas forcément la tranquillité. Une fois mes affaires déposées, j’ai pu profiter de la ville encore à demi endormie. J’y ai découvert les canaux et le mélange de bâtiments entre les buildings modernes et les ruelles à la Amsterdam. Cette ville portuaire, détruite par la Seconde Guerre mondiale, offre alors une modernité étonnante, qui détonne avec les maisons de briques. On appréciera les nombreuses expositions, les musées et les bars.

Après une visite de la ville, il a fallu se rendre au lieu de travail, où l’aventure allait réellement commencer. Mon poste, durant le festival, consistait à être hôtesse d’accueil au Oude Luxor, un théâtre fondé en 1917, qui m’a tout à fait charmé. Ce théâtre ne comprenait qu’une salle de projection, un bar et une salle de repos pour les bénévoles où on pouvait manger, boire des bières, du vin gratuitement : un plaisir.

Mon travail reposait sur des choses simples : scanner les tickets et récolter les bulletins de vote. Jusque-là rien de bien compliqué. N’oublions pas que les visiteurs parlent et posent des questions, le plus souvent en néerlandais. Ne parlant pas un mot de néerlandais, la première difficulté a donc été de se faire comprendre en anglais, par tout le monde. Au bout de 2 jours, j’ai adopté une stratégie, reconnaître les questions en néerlandais : où sont les toilettes ? Est-ce que j’ai le droit de manger à l’intérieur ? C’est bien la salle pour ce film ? À ces questions, je répondais oui et je désignais du doigt les toilettes ou le bar, le reste les collègues venaient me secourir.

En dehors des heures de travail, j’ai pu marcher dans les rues, m’arrêter dans les musées, boire un verre, manger dans un restaurant, seule. Partir en solitaire peut effrayer, mais j’ai découvert une nouvelle façon de voyager, où j’ai pris les décisions que je voulais, et régler les problèmes par moi-même. J’y ai rencontré des personnes bien différentes de moi, de tous les âges, venues d’autres pays ou résidant à Rotterdam.

C’est une expérience enrichissante tant professionnellement que personnellement, que je recommencerai bien volontiers. Même les films en arabe sous-titrés en néerlandais, je ne les regrette pas, car j’ai appris une autre façon de regarder un film. Je ne pouvais pas comprendre les paroles, alors je m’attardais davantage sur les décors, la technique et les images. Ik hoop dat ik je heb overtuigd om op avontuur te gaan. 

Éléna Garcia
(texte et photos, sauf celle du théâtre, ©DR)