Des chaussures qui courent vite ou comment Nike a créé du dopage technologique dans l’athlétisme.

Depuis le record du monde du marathon établi par Eliud Kipchoge le 12 octobre en 1h59, le monde de l’athlétisme a découvert la nouvelle paire de chaussures de la célèbre marque à la virgule : la Vaporfly next % et la Vaporfly 4 %.

Ces modèles sont de plus en plus controversés et nombres sont ceux qui les décrivent et qui parlent de dopage technologique, notamment après les résultats des sportifs les portants. Cette paire de chaussures a été inaugurée lors de la tentative de record du Nigérian sur le marathon, depuis, elle est plébiscitée par les coureurs de fond.

Mais, en quoi consiste donc cette miraculeuse paire de chaussures ?

Il s’agit donc d’une paire de running (disponible pour la modique somme de 275€ et 199€) qui dispose d’une plaque en carbone. C’est cette dernière qui fait parler d’elle. En effet, après de nombreuses analyses et tests, cette petite plaque de carbone est l’arme secrète développée par Nike, qui permettrait d’augmenter les performances des athlètes.

Ainsi, lors de la corrida de Houilles, qui a lieu fin décembre en Île-de-France, sur les 100 premiers, 68 possédaient cette paire de chaussures, et 73 ont réalisé leur record, avec une moyenne de 44,7 secondes de gagnées sur la distance phare, le 10 km (dont la deuxième performance européenne de tous les temps pour Jimmy Gressier en 27’43 et le record de France de Liv Westphal en 31’15).

Ces performances sont dues en partie aux conditions climatiques exceptionnelles de la course et à la densité de la concurrence qui favorise les gros chronos, mais les performances avec les Nike dénotent, avec 85 % de record personnel pour les détenteurs de Vaporfly, sachant que ceux qui n’améliorent pas leurs performances ont déjà établi un meilleur chrono avec cette même paire un peu plus tôt dans la saison.

Pourquoi parle-t-on de dopage technologique ?

Les principales plaintes vis-à-vis de la chaussure créée par la marque américaine sont que ces chaussures permettent de réduire de quelques pourcents la sensation de fatigue du coureur, notamment grâce à un meilleur amortissement de la chaussure, et de procurer au coureur un meilleur renvoi. On peut parler de dopage (amélioration des performances d’un sportif de façon non naturelle), car grâce à sa technologie, cette paire contribue à améliorer de façon sensible les performances des coureurs qui la chausse. Le cœur du problème soulevé est que tous les coureurs ne disposent pas de ces chaussures et ne sont donc pas sur un pied d’égalité sur la ligne de départ des courses.

Fondamentalement, personne n’est vraiment contre de meilleures chaussures. Ce qui pose le plus de soucis, c’est que les autres équipementiers ont beaucoup de retard sur Nike et ne sont pas encore capables de rivaliser avec. Ce qui est mis en exergue, c’est que les résultats des courses et les performances des athlètes pourraient donc être faussés par la différence de performance entre cette paire et les autres. Le débat s’installe dans le milieu du fond et du demi-fond, pour le moment, les Vaporfly sont encore à l’étude des spécialistes.

Baptiste Rapine

Sources : les images viennent du site Nike et du site marchand i-run