Avec Babyteeth, Shannon Murphy pour son premier long-métrage nous emmène au sein d’une famille pas comme les autres. Le film diffusé au Manège pour sa première française ce jeudi est fort et touchant. Pas d’histoire d’amour banale mais plutôt l’émouvante histoire d’une jeune fille qui vit son premier amour en même temps qu’elle tombe malade.

Le titre du film : Babyteeth (= dent de lait en français) fonctionne comme un fil rouge, car nous voyons une image de dent au début du film. Et nous retrouvons cette image dans une scène finale particulière qui fait perdre au personnage principal sa dernière dent de lait.

Outre le quotidien de cette jeune étudiante, c’est surtout de sa vie au sein du cadre familial dont il s’agit durant ces deux heures. Quotidien chamboulé par l’arrivée de Moses, son premier amour. On suit l’évolution de Milla mais aussi de sa famille qui tout au long du film est directement touchée par ses sentiments, actions ou émotions.

Elle tombe donc amoureuse de Moses, un garçon bien plus âgé qu’elle, qui a été rejeté par sa famille, qui ne travaille pas et qui se drogue, présenté comme un vrai marginal. Une façon de se dire qu’il ne la jugera sans doute pas. Il est comme un nouveau souffle pour elle. Depuis qu’elle l’a rencontré, elle a retrouvé son sourire et sa liberté. Du côté de ses parents c’est l’inverse, il n’a rien à voir avec le gendre idéal mais ils se font à l’idée au fur et à mesure car ils voient que leur fille est heureuse en sa présence.

Alors, qui voudrait mourir lorsque l’amour vient d’arriver ? Milla car avec sa maladie, elle ne vit pas mais survit … C’est un film très dur moralement qui dévoile le quotidien des malades qui ne peuvent passer au-dessus de la maladie malgré les joies. Il dévoile aussi les conséquences de ce quotidien sur leur famille. Avec pudeur et délicatesse la réalisatrice réussit à traiter ce sujet grave avec de l’humour et de la sensibilité.

Si ce n’est pas fait, allez vite prendre vos places pour la prochaine séance !

Maëlle Lesourd — Avril