[Interview] Igor Wojtowicz, réalisateur du court-métrage « Le Lac » : « Les jeunes aiment les films courts aujourd’hui. Si c’est un sujet qui touche beaucoup la jeunesse, c’est bien que cela soit dans un film court »
Ce mercredi 17 octobre 2018, le court métrage « Le Lac » qui a fortement impressionné les spectateurs, était diffusé pour la seconde fois, en présence du réalisateur, Igor Wojtowicz, précédemment producteur. Nous avons eu l’occasion de lui poser quelques questions.
Vous avez été producteur pendant longtemps, qu’est-ce-qui vous a poussé à passer à la réalisation ? Est-ce le thème de votre film ?
Ce n’est pas le thème de mon film qui m’a poussé à devenir réalisateur, c’est tout un cheminement. Depuis que j’ai l’âge de dix ans, j’ai toujours eu l’impression de mettre mon désir d’être réalisateur de côté. Le fait de déménager à la campagne a marqué pour moi une rupture, et c’est là que j’ai vraiment senti qu’il fallait que je me lance.
Je sais que vous avez raconté que c’était très dur à tourner dans un lac. Pourquoi le lac ? Pourquoi pas une montagne ou autre chose ? Est-ce un choix esthétique ou symbolique ?
Tout cela, c’est de la symbolique. Ce qui m’a plu dans l’idée du lac, c’est que c’est un espace restreint, très intime comme à huit clos. On ne peut pas s’en aller de la barque alors qu’à la montagne on peut prendre un chemin de traverse, se séparer. Dans la barque on est enfermé, mais en même temps entourés de la nature. Après, il y a toute la symbolique de l’eau.
Est-ce que l’attitude du garçon est une attitude que vous jugez normale pour un homme de cet âge dans ce type de situation ? Dans ce cas là, avez-vous dirigé les acteurs en ce sens ?
Pour moi c’était important de ne pas trop aller dans les clichés. C’est vrai que normalement on pense que c’est plutôt les filles qui veulent garder l’enfant et les garçons qui ne veulent pas. J’ai voulu proposer quelque chose d’un peu différent, mais il n’y a pas de règle. Chacun a son propre désir par rapport à la paternité ou à la maternité.
J’ai bien sûr dirigé l’acteur pour qu’il paraisse froid face à la fille. C’était important pour moi de montrer qu’ils se connaissent depuis longtemps, qu’ils vont souvent en balade en barque. Un moment donné la jeune fille le dépasse pour monter dans la barque, c’est-à-dire qu’elle sait où elle va, elle a l’habitude d’aller à cet endroit là. Ce n’est pas le début de leur discussion, ils ont déjà eu la discussion auparavant. A la fin du film, le spectateur est amené à choisir : vont-ils se séparer ou bien en rediscuter encore plus tard ?
Pourquoi le choix du court métrage sachant qu’il n’y a pas la même visibilité qu’un long métrage? Est-ce que ce choix et ce format de court métrage est une préparation pour faire un prochain long métrage ?
Personnellement, je désire faire des longs métrages mais, pour faire des longs métrages, il faut montrer aux financiers qu’on est capable de le faire. Il faut donc faire des courts métrages. Là j’ai choisi un sujet comme j’aurais pu en choisir un autre, c’est un sujet qui me touche. Ce n’a pas été facile de trouver un sujet fort qui tient en vingt minutes.
Le court métrage, cela permet de le regarder rapidement. Les jeunes aiment les films courts aujourd’hui. Si c’est un sujet qui touche beaucoup la jeunesse, c’est bien que cela soit dans un film court.
Propos recueillis par Marjolaine Poulain
Pour voir les conditions de l’interview, en vidéo, en marche pour la gare de La Roche-sur-Yon (!), > rendez-vous ici