Entretien avec Davey Newington, chanteur et compositeur du groupe Boy Azooga

À l’occasion du récent concert de Boy Azooga au Fuzz’Yon, nous avons eu l’opportunité d’interviewer Davey, le chanteur et compositeur du groupe. Un groupe pop-rock-électro à suivre sans aucun doute. Entre énergie, sincérité et… simplicité.

Comment pourrais-tu définir le style de musique du groupe ?
Davey : « Je dirais que c’est comme un grand mélange de toutes les musiques que j’écoute. C’est une question difficile… C’est un projet dans lequel je voulais rendre hommage à toutes les musiques que j’aime. Je joue de la batterie dans plusieurs autres groupes depuis longtemps mais j’écrivais aussi mes propres chansons dans ma chambre, de mon côté, sans jamais les montrer à personne. Donc j’ai commencé à écrire cet album (1, 2, Kung Fu!) depuis un bon moment maintenant. Et comme je jouais avec différents groupes et artistes en même temps, ça a influencé ma manière de voir l’album, en y incluant différents styles de musiques. C’est plutôt riffy (1) et heavy (2), et aussi parfois pop et mélodique.
Cet album, c’est un mélange de tout ça, de tout ce que j’aime !»

1. Contient des riffs, c’est-à-dire de courts motifs musicaux joués de manière répétitive.
2. Dit d’un genre musical très appuyé (heavy = lourd)

Quels sont tes inspirations musicales ?
« En ce moment, j’écoute… Il y en a tellement, c’est difficile… J’adore le groupe Chi-lites, qui fait de la musique soul magnifique. J’aime également Beastie Boys, St Vincent, Sly & the Family Stone, Khruangbin, et aussi The Avalanches et Funky Four Plus One. Ils sont tous d’origine américaine, sauf The Avalanches qui est un groupe australien. »

Quand avez-vous commencé la musique ?
« J’ai commencé à jouer de la batterie à 6 ans et c’est à peu près la même chose pour les autres gars du groupe, ils ont commencé essentiellement quand ils étaient enfants. Mais j’ai vraiment commencé à faire partie de groupes quand j’avais environ 13 ou 14 ans. »

Quels conseils pourrais-tu donner à des jeunes qui voudraient se lancer dans la musique en groupe ?
« Je dirais qu’il faut tout le temps écrire des chansons, parce que quand j’étais ado, j’en écrivais beaucoup mais elles n’étaient pas très bonnes : j’étais vraiment frustré. Et d’ailleurs encore aujourd’hui, elles ne sont pas toujours très bonnes, mais c’est comme pour tout, plus on écrit, plus on s’entraîne, et plus on a de chances d’en réussir. Mais si vous n’écrivez pas de chansons, que vous êtes simplement musicien, pratiquez tout le temps. Et enfin, ça paraît ridicule, mais rappelez-vous de toujours vous éclater, parce que c’est beaucoup de travail, c’est fatigant parfois donc vous devez le faire avec beaucoup d’enthousiasme, parce que ça vaut vraiment le coup. »

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Où trouves-tu tes inspirations pour l’écriture des chansons ?
« Dans beaucoup d’endroits… Déjà, en écoutant les artistes dont j’ai parlé. Je lis aussi de temps en temps, mais pas autant que je le devrais… Je regardais beaucoup de cartoon quand j’étais enfant, car les histoires sont vraiment drôles et mignonnes. Je trouve aussi l’inspiration dans les films.
Les autres gars du groupe, Sam, Dylan et Dafydd, ont tous leurs propres projets. Ils jouent leur musique à eux de leur côté et ça nous influence aussi, ainsi que nos amis et tous les gens autour de nous. Je fais aussi partie d’un groupe à Cardiff, qui se nomme The Keys, avec qui j’adore jouer et qui influence aussi Boy Azooga. En fait, je pense qu’on peut trouver de l’inspiration n’importe où et n’importe comment. Quelqu’un peut dire quelque chose qui fait ensuite émerger une idée, ou simplement grâce au fait de regarder par la fenêtre et de voir quelque chose d’intrigant sur quoi écrire. Ça arrive vraiment souvent, une idée, une parole, un sujet qui arrive de nulle part ! Quand j’étais à l’école et que je devais faire mes devoirs par exemple, à la place, une idée de chanson me venait ! »

Quels sont les sujets de vos chansons ?
« Il y a beaucoup choses… Parfois, nous chantons à propos de choses déprimantes, comme la mort ou le fait de se sentir anxieux. Mais d’autres parlent de faire la fête et de s’amuser, ça paraît vraiment stupide… Une des chansons de l’album, « Jerry », raconte l’histoire d’un chien qui s’appelait Jerry, celui de ma copine, il était vraiment cool donc la chanson est à son sujet.
C’est une question liée à celle de l’inspiration, car on peut regarder un film ou lire un livre, et puis ça peut tout à fait nous donner un sujet sur lequel faire une chanson. C’est ce qui s’est passé pour la chanson « Hangover Square ». Mon père m’a donné un livre du même nom, je l’ai lu et je l’ai adoré donc j’ai juste écrit une chanson dessus.

»

Comment votre groupe s’est-il créé ?
« J’ai rencontré les autres membres individuellement… J’ai connu Dafydd Davies, qui joue de la batterie, lorsque je l’ai vu jouer à Cardiff, il était vraiment un très très bon batteur, je l’ai trouvé extraordinaire. J‘ai toujours voulu jouer avec lui et je savais qu’il était aux alentours quand j’ai voulu créer le groupe.

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Ensuite, Dylan Morgan, notre guitariste, est un vieil ami qui était dans un groupe nommé Homes que j’adore, et c’est un musicien fantastique. Samuel Barnes, le bassiste, m’avait demandé de jouer de la batterie pour lui, mais je n’avais pas pu à ce moment-là, j’étais trop occupé. Il m’a envoyé son album et j’ai adoré. Quand j’ai terminé l’album que je faisais, je me suis dit qu’il fallait que je crée un groupe, donc j’ai juste demandé aux gars que je connaissais parce qu’ils sont de merveilleux musiciens pour moi, et heureusement ils ont accepté ! Et puis, nous nous tournions tous autour : je faisais déjà de la batterie avec Sam, et nous voulions tous les quatre monter et jouer sur scène dans notre propre groupe. Parce qu’à Cardiff, il y en a des tas et il y a beaucoup de partage, on joue souvent dans les groupes les uns des autres… »

Dans quels autres groupes joues-tu ?
« Je joue de la batterie dans un groupe nommé The Keys qui est plus tourné vers le rock psychédélique, et avec Sam, nous jouons avec Luke Sweeney également. Sam est aussi dans un projet solo, Shoebox Orchestra, tout comme Dylan, DD Darillo, et Daf joue dans deux autres groupes, Afro Cluster et Men on the Chessboard. »

D’où vient le nom de votre groupe, Boy Azooga ?
Davey : « Quand j’étais jeune, j’allais chez ma grand-mère en Ecosse et on regardait souvent le film The Little Rascards avec mon cousin, Chris. Dans ce film, ils chantent souvent « Azooga azooga azooga » et depuis, on s’appelle toujours azooga entre nous. J’ai pensé que ce serait cool d’avoir quelque chose de personnel dans notre nom de groupe, donc je l’ai appelé « Boy Azooga ». Ensuite quand je l’ai tapé dans Google notre groupe était la seule chose qui revenait et je me suis dit que ce serait plus facile pour les gens de nous retrouver sur internet. »

Qu’y a-t-il derrière la chanson « Face behind her cigarette » ?
« J’avais simplement une idée pour la guitare et pour moi ça sonnait un peu comme une bande son d’un film français des 60’s, où les gens fument leurs cigarettes à la manière française. Plus littéralement, je pensais à des visages qu’on n’oubliait pas et qui restaient gravés à jamais. »

Propos recueillis par Louise Dubot
et Lucile Chatellier-Lang