[#CADAVRE EXQUIS] Une journée sur le festival. Des films. Une histoire. Samedi.

Un soir d’automne, quand les vagues se retirent, je m’emmitoufle dans mon blouson en astrakan et j’appelle Jane. Nostalgique des années passées je nous remémore notre coup de foudre, ton parfum vert, le menu de la pizzeria Rojek accroché sur notre frigo, nos fringales de fromage avec nos « encore un pour la route ». Tous ces petits riens qui font battre mon cœur et mon sang. Je me demande souvent comment nous en sommes arrivés là, qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? Te souviens-tu de notre vie à Saint-Omer ou de notre maison de campagne au bord de la mer, moi me prenant pour un grand marin, toi chantant à tue-tête l’horrible « Dress a cow ». Nous nous embrassions et nous nous roulions dans les prés jusqu’à connaitre l’herbe. Oh Jane, oh ma banshee tu as ensorcelé mon âme et mon cœur depuis bien longtemps. Sans toi je suis sans avant ni après, mon corps, ma vie, ma matière déplacée comme à néant. Demain sans réponse à ce message, je serai quand même tout à fait mort et comme une liturgie de notre amour passé que je t’offre, tu liras plus tard sur ma tombe : Marcel le coquillage chaussé.