[Deuxième long-métrage du réalisateur de clips Carlos Lopez Estrada, Summertime nous offre 95 minutes d’air frais, idéales pour combattre le blues de l’automne.]

Sous le soleil de Los Angeles, ce long-métrage suit une dizaines de jeunes qui s’entrecroisent au cours d’une journée. L’un se lance à la recherche d’un cheeseburger et doit faire face aux prix exorbitants d’un restaurant, une autre est babysitteur et assiste aux remarques homophobes d’un homme dans un bus, une autre encore, sanglote en sortant du cabinet de sa psychologue : leurs profils et histoires sont aussi prenantes que variées. 

Présenté dans la catégorie Nouvelle Vagues pendant le festival international du film, ce sont les dialogues et l’esthétisme des scènes qui font la particularité de ce film. Derrière Summertime, on retrouve 25 poètes, co-acteurs, qui font de ce film un gracieux mélange entre slam, poésie et comédie musicale. Cet effort véritablement collaboratif crée une oeuvre singulière où la plume de chaque écrivain infuse dans l’histoire. Alors que la voix distincte d’Estrada est présente, il veille à rendre aussi présente et forte la voix de ses nombreux acteurs novices.

Grâce au slam, les mots prennent une place importante en devenant de véritables armes d’expression. Il s’en dégage une énergie vitale où les scènes deviennent dramatiques, puissantes, touchantes. 

Les textes abordent la précarité, la sexualité ou même la santé mentale et démontrent que cet art oratoire offre la possibilité de vivre quelque chose d’important pour quelqu’un d’autre que soi-même. Que l’on puisse compatir ou non, ce partage de vérités crues de la part des protagonistes ne manquera pas de faire impression.

Une expérience dans laquelle il vaut certainement la peine de se plonger et dont vous ressortirez probablement avec deux sentiments : un désir de visiter Los Angeles et un sentiment d’espoir pour l’avenir. Summertime, c’est le film qui vous donne envie de vous battre, d’atteindre vos objectifs et de croire au pouvoir de l’amour. En ressortant de la salle de cinéma, c’est avec certitude que l’on pense que « love is an art ». 

Mathilde Chauvel