[Culture ciné par] Louise : « Ma vie avec John F. Donovan », de Xavier Dolan

Le dernier film de Xavier Dolan, sorti il y a un an maintenant en mars dernier aux États-Unis, met encore et toujours en scène les sujets phares du réalisateur que sont la relation mère/fils ou l’amitié. Ce n’est pour autant pas moins original et bien mené que tous ses autres films, comme il sait si bien le faire : se renouveler. The Death and Life of John F. Donovan, ou Ma vie avec John F. Donovan en français, pourra tout aussi bien plaire aux amoureux du travail de l’artiste québécois qu’aux petits et grands cinéphiles…

Deux ans après son dernier chef-d’œuvre, Juste la fin du monde, les admirateurs de Dolan attendait avec grande impatience son nouveau film. Entre fans inconditionnels et admirateurs déçus, dès sa sortie, les avis divergent. Les relations interpersonnelles, à travers l’admiration qu’un enfant porte à son idole, à une personne qu’il considère comme un super-héros sont mises en lumière. Mais c’est également la relation compliquée entre une mère et son fils qui est abordée, et bien plus que ça, comme le réalisateur réussit à faire dans chacun de ses films.

L’histoire se situe aux États-Unis. Nous rencontrons Rupert Turner, un jeune acteur et auteur, au cours d’une interview au cours de laquelle il va nous plonger dans sa correspondance avec un acteur dont il était très grand admirateur, 10 ans après le décès de celui-ci. Entre retours dans le temps et moments présents, nous sommes embarqués dans un récit émouvant ponctué par de sublimes musiques.

La musique, comme dans nombre de films de Xavier Dolan, est en effet au cœur de ce dernier. Les plages musicales sont choisies avec beaucoup d’attention et d’exigence, comme il l’a souvent confié dans de nombreux interviews. Il travaille régulièrement avec des compositeurs de talent, mais  utilise également des musiques préexistantes, comme Stand by me de Florence and the machine, Rolling In The Deep de Adele ou encore Bitter Sweet Symphony de The Verve.
Outre la musique, les films de Xavier Dolan sont si singuliers qu’on ne peut les comparer aux œuvres d’autres artistes. Il y met tout son être, toute son âme, ses valeurs, ses expériences, ses relations mais aussi, à travers tout ça, il aborde des sujets actuels, importants et controversés dans notre société d’aujourd’hui, et auxquels les gens peuvent facilement s’identifier, comme l’amour, l’homosexualité, la relation entre les parents et les enfants.

Ce film, malgré beaucoup de déception de la part des grands amateurs du travail de Dolan, est très bon, à tout point de vue. Il change de ce que fait et a fait le réalisateur auparavant. Il a abandonné une fois encore, comme dans Juste la fin du monde, ses acteurs habituels et habitués, ses personnages québécois, son format différent, qui sort du format standard utilisé dans le cinéma, carré par exemple dans Mommy, pour aller vers ce qu’il y a de plus “classique” dans sa forme, pour développer l’esthétique, le montage, la musique, en plus de l’histoire et des personnages.
Il ne nous reste plus qu’à attendre, avec impatience, son prochain film pour être toujours plus émerveillés, et découvrir ce que nous réserve cet artiste talentueux.

Louis Dubot