[Portrait] Benedict Cumberbatch, le caméléon anglais sous les projecteurs

Entre les films Ironbark qui arrive et The Current War et 1917 sortis très récemment… Quels points communs les relie ? Benedict Cumberbatch, qui est en tête d’affiche de chacun. Depuis quelques années le succès de cet acteur britannique s’intensifie. Révélé grâce à la série Sherlock, il enchaîne les rôles tous plus différents les uns des autres.

Ironbark, qui sera présenté en première mondiale au Sundance Film Festival le 24 janvier prochain, est un  film britannique réalisé par Dominic Cooke, mettant en vedette Benedict Cumberbatch dans le rôle de l’espion britannique Greville Wynne. 1917 relate la journée de deux jeunes soldats anglais pris dans la tourmente de la Première Guerre Mondiale. Il est sorti le 25 décembre dernier.
The Current War est pour sa part un film qui oppose les deux géants de l’électricité lors de la guerre des courants : Thomas Edison et George Westinghouse, en compagnie de Nikola Tesla. Ce film aurait dû sortir en 2017, il a été présenté lors de quelques festivals de films mais la société de distribution ayant fait faillite, la date de sortie a été repoussée jusqu’en mars 2019. Benedict Cumberbatch adopte le rôle d’Edison et dit être d’accord avec le fait que le film prenne encore quelques années à sortir, si c’est pour éviter le côté toxique du cinéma : « If it takes us not releasing our film for a couple of years just to be rid of that toxicity, I’m fine with that ”.

Des débuts prometteurs
L’acteur est né le 19 juillet 1976 en Angleterre, de deux parents eux-mêmes acteurs. Il suit son éducation dans un pensionnat puis à la Harrow School où il commence ses cours de théâtre. Après le lycée il prend une année sabbatique et part faire du bénévolat en tant que professeur d’anglais dans un monastère tibétain en Inde.
À son retour il poursuit de brèves études de droit. Ses parents ne voulant pas qu’il devienne acteur, il va tout de même se diriger vers la comédie à l’Université de Manchester puis à la London Academy of Music and Dramatic Art. Il écrit sa thèse finale sur le réalisateur qu’il admire : Stanley Kubrick.
Il commence sa carrière sur les planches, puis enchaine les troupes de théâtre dès ses études… Et commence la télévision parallèlement au théâtre. En 2003 il décroche son premier rôle important dans la mini-série Forty something.  Il participe à diverses pièces de Shakespeare, ou une comédie musicale satirique Ah Dieu ! Que la guerre est jolie. Mais c’est en 2005 qu’il apparait dans des productions plus importantes, telle que Hedda Gabler qui lui vaut une nomination à l’Olivier Award. En 2009 il interprète Guy Burgess dans The Turning Point face à Matthew Marsh et la pièce reçoit d’excellentes critiques. Mais il se fait réellement remarquer internationalement en 2010 avec la mini-série Sherlock.

Une envolée flamboyante
La mini-série Sherlock est le rôle qui l’a fait connaître. De 2010 à 2017 l’histoire d’Arthur Conan Doyle est revisitée et modernisée. La série réunit Benedict Cumberbatch et Martin Freeman dans le rôle du docteur Watson. La série réalise d’excellents scores en Angleterre mais également aux États-Unis ou en France.
Comme il l’a dit lors d’une interview pour le Figaro en mars 2017 : « Je suis très chanceux d’avoir été choisi pour ce rôle, qui me fascine toujours autant, car il n’est pas figé. C’est un personnage qui évolue. J’adore jouer Sherlock. Il a déteint sur moi, ma mère me fait remarquer que je deviens impatient et brusque comme lui ! Mais il a aussi une influence positive sur moi. Quand je joue Sherlock, j’ai l’impression que mon cerveau développe sa capacité à absorber des informations ou à apprendre quelque chose de nouveau, comme jouer du piano ou découvrir une autre langue. »
Depuis Benedict Cumberbatch enchaîne les rôles sur les grands comme petits écrans. Nous avons pu le voir dans des rôles très différents entre Cheval de guerre, Twelve Years a Slave, Star Trek Into Darkness, Imitation Game, Brexit : The Uncivil War ou encore quelques Marvel où il interprète le grand Docteur Strange.
Nous pouvons également entendre sa voix iconique dans Le Hobbit prêtée à l’effroyable Smaug, mais également dans le film Mowgli : La Légende de la jungle, Le Grinch dans le rôle principal ou encore dans quelques épisodes des Simpsons.
Son visage fait la tête d’affiches de beaucoup de films, de téléfilms et de séries. Mais on le voit également dans des émissions internationales.

Un véritable caméléon dans les arts
Benedict Cumberbatch est dessinateur et peintre amateur déjà à Harrow College, il réalise quelques autoportraits qui l’aident à « normaliser l’absurdité de la célébrité ». Son côté artistique peut autant impressionner que son jeu d’acteur. Il fait don de certaines œuvres à des ventes de charités comme Willow Fondation ou encore Thomas Coram Fondation for Children.
Il est maintenant à l’affiche pour trois films en 2019 (bien que Current War fut présenté au festival du film de Toronto en 2017) et il est engagé dans encore deux films pour les années à venir : The Power of The Dog de Jane Campion et Rio d’Edward Berger.

Margaux Servant