Retour sur la manifestation du 23 novembre 2019 contre les violences faites au femmes

À un mois de la manifestation, il est temps de revenir sur cet évènement historique. Ce samedi 23 novembre, ce sont donc, selon les médias, 49 000, et 100 000 personnes selon les associations, qui se sont rassemblées sur Paris pour lutter contre les violences faites aux femmes.

Depuis deux ans, le collectif NousToutes, né d’Instagram afin de se rebeller contre les violences faites aux femmes, et pour suivre les mouvements des autres pays, œuvre pour la visibilité de la lutte. L’année dernière avait eu lieu la première édition de la manifestation contre les violences faites aux femmes, qui se voulait engagée contre les féminicides. C’était alors 50 000 personnes qui s’étaient montrées dans la rue en France. Voyant que la situation n’a pas évolué ; que la protection des femmes, lors des dépôts de plaintes notamment, en France, reste faible ; il a paru nécessaire de réitérer le mouvement. Passant exclusivement par les réseaux sociaux, NousToutes a relayé le décompte macabre de chaque femme morte en 2019 depuis janvier. Ce mouvement incite à l’engagement, à la parole, à la fédération entre femmes et avec les hommes, parce que bien évidemment, le combat passe par les hommes aussi.

#NousToutes : cet acronyme se retrouve alors repris par les grandes et petites villes de France. Ainsi, La Roche-sur-Yon décide d’agir, elle aussi. Grâce à 13 associations, dont le planning familial ; la CGT de Vendée ; le Planning Familial ou le Centre LGBT de Vendée ; 63 individus ont pu prendre un car en direction de Paris, pour montrer leur soutien. Le mouvement de Paris a pris une ampleur telle qu’il a reçu de nombreux dons, versés par la suite aux collectifs NousToutes des autres villes. Des dons qui ont permis de faire monter dans les cars des femmes et des hommes qui n’avaient pas les moyens de payer.

Ce samedi 23 novembre 2019, j’ai donc assisté, en compagnie de quatre autres étudiantes de La Roche-sur-Yon, à cette manifestation remplie d’émotion. Ce que je retiens de cette journée, c’est la masse impressionnante d’individus dans les rues de Paris. Venant d’une ville bretonne de taille modeste, assister à une manifestation de cette ampleur reste rare et émouvant. J’en retiens une détermination à ne plus rester invisible, à crier, se montrer, se battre, défendre ses droits, défendre les droits de sa femme, défendre les droits des Femmes au sens large. Des milliers de personnes marchaient côte à côte, chantaient et dansaient ensemble, criaient des slogans qui résonnaient dans toute la marche… Ce n’était pas seulement une marche pour combattre les violences faites aux femmes françaises, c’était une marche pour lutter contre le patriarcat qui opprime les femmes blanches, racisées, lesbiennes, bisexuelles, transexuelles, handicapées, religieuses, mariées, célibataires, lycéennes, étudiantes, employées, entrepreneuses.. Et qui opprime aussi les hommes. Je pourrais encore écrire tellement de qualificatifs, parce qu’il faut se rappeler, que cette lutte ne concerne pas qu’une seule femme, mais toutes les femmes.

Merci à celles et ceux, qui peuvent et qui prennent le temps, de chaque jour, faire des actions, minimes soient-elles, au combat féministe, pour accéder, un jour enfin, à une réelle égalité entre les femmes et les hommes.

Éléna Garcia