Lettre d’amour pour Anna ; la Anna de « Anna », de Pierre Koralnik – ce jeudi 18 à 14h au Concorde (en présence d’Anna Karina)

Élodie Pénisson s’est éprise pour la Anna (Anna Karina), dans « Anna » de Pierre Koralnik qui est projeté ce jeudi 18 à 14h en présence de l’égérie et muse de la Nouvelle Vague, Anna Karina. Elle prête alors sa plume au personnage de Serge (Jean-Claude Brialy), lui adressant une déclaration enflammée qui revient sur les circonstances de leur « rencontre »…

Lettre d’amour pour Anna

Chère Anna,

La première fois que nos chemins se sont croisés, je n’ai pas eu le plaisir de te remarquer. Mais une fois que j’ai fait développer mes photos, je n’ai eu d’yeux que pour les tiens. Il ne me restait que ça. Une simple image en noir et blanc de ton regard. Je ne connaissais pas leur couleur, mais je ressentais une belle ferveur. Tu ne peux pas dire que je n’ai pas essayé de te retrouver. Je n’avais pas ton nom pas ton âge. Je ne savais pas d’où tu venais, ni où tu allais. Que savais-je ? Hé bien que j’étais fou de toi. J’étais amoureux pour la première fois de ma vie. Et j’avais beau tout essayer, tu me tenais à une distance très éloignée. Pourquoi ne me l’as-tu pas dit ? Pourquoi m’as-tu laissé chercher une inconnue, alors que tu étais à mes côtés ? Tu aurais dû retirer tes lunettes, et je t’aurais avoué mes sentiments. Non pas pour cette fille, mais bel et bien pour toi. Quand j’ai enfin compris qui tu étais, tu n’étais plus là. Je suis venu à ton bureau mais tu n’étais plus là. Je suis allé à la gare pour retarder ton départ… Mais à mon grand désespoir tu n’étais plus là. Je sais qui tu es désormais, mais je ne sais où tu es. Pourquoi es-tu partie me laissant seul ici ? Pourquoi es-tu partie me laissant seul avec mon ressenti ? Un goût d’inachevé me reste dans la bouche. Bouche qui ne goûtera jamais tes tendres lèvres. Quand je t’écris cette lettre mon cœur se serre. Car je sais que jamais tu ne me liras.
Adieu. Anna.
Serge.