Qu’est-ce que le corps ? C’est une question que se pose Claire Bodin dans son art. En résidence à La Gâterie entre le 9 octobre et le 30 novembre, elle nous emmène dans son univers riche en émotion et en figuration. Voici un petit tour d’horizon de l’exposition D. & S. que j’ai eu l’occasion de découvrir en compagnie de l’artiste.

 

Le vendredi 24 novembre, j’ai eu la chance de rencontrer Claire Bodin, l’artiste de la résidence de La Gâterie. Lors de notre entrevue, elle m’a expliqué son histoire, son rapport à l’art et comment elle a imaginé son exposition.

 

Une jeune artiste aux idées engagées

Née à Niort, cette artiste diplômée en 2021 des Beaux-arts de Nantes a fait tout son parcours entre les Pays de la Loire et la Bretagne.

 Des idées plein la tête, elle décide en 2022 de créer l’association Mush Room en compagnie de ses collègues fraîchement diplômés (ou diplômé·e·s)  de son école. Mush Room est une association ayant pour objectif de promouvoir les artistes émergents des Pays de la Loire en proposant des expositions collectives, des résidences ou encore un partage de contacts dans le milieu de l’art.

Elle réalise sa première résidence avec eux, Tout Feu Tout Flammes, à la Caserne Mellinet à Nantes. Après plusieurs expositions collectives en 2023, comme Rencontre des formes à l’Atelier Alain Le Bras et Une nuit au café au musée d’art de Nantes, elle postulera pour un appel à résidence à La Gâterie qui l’amènera à fouler le sol de notre belle ville.

En 2024, vous pourrez également la retrouver dans la résidence itinérante Elan, dédié aux artistes émergents, à Périgueux, Bilière et Bellevigne.

La représentation du corps

Comment le corps est-il représenté aujourd’hui et comment l’a-t-il été hier ? Comment nous figurons-nous le corps ? Comment se retranscrit la temporalité sur notre corps ? Ce sont les questions que se pose Claire Bodin dans son travail.

Pour le contextualiser, elle n’hésite pas à utiliser toutes les ressources à sa disposition : mur, bois, acrylique, enduit ou encore crayon de bois. En artiste accomplie, sa pensée va au-delà de son esprit et se retranscrit avec exactitude dans sa manière de créer. Transgressant le physique, elle humanise les murs, les rendant tantôt ventre, tantôt fresque.

« Le papier ne me suffit pas, je m’empare des murs […]
Les murs ne sont pas simplement de simples supports, mais je les humanise et ils deviennent finalement des œuvres à part entière. »

Une exposition immersive 

Lors de la visite, vous entrez dans cet espace d’exposition transformé. La première pièce nous transporte dans l’univers de l’artiste. Une vidéo sur fond noir, où seules des voix parlent de leur corps, leur rapport à eux, leurs rides, leurs défauts corporels ou encore leur qualité. Tout au long de notre visite, du bois, du papier, de la toile, des murs et des fresques nous transportent dans un mélange de figuration et d’expérimentation.

Plusieurs pièces peuvent sembler énigmatiques au premier abord, mais regardées p toutes ensemble, chacune prend son sens. Chacune a sa place, comme tous les corps de ce monde.

La pièce qui m’a le plus marqué lors de ma visite a été Comme si le mur avait son propre ventre. Cette œuvre, réalisée à la fin de sa résidence, a été une réflexion sur la question “comment faire vivre un mur ?“. Et quoi de mieux que de représenter un ventre pour le transformer en être vivant. Par un savant mélange de plusieurs techniques, des aspérités apparaissent sur ce mur blanc, qui lui donne l’air d’être vivant, comme un ventre qui se meut, respire, rit ou encore se nourrit.

L’exposition D. & S. est une résidence à ne pas manquer ! Elle se déroule en ce moment et se finira le 30 novembre par un finissage à 19 h à La Gâterie en compagnie de deux autres artistes, Lac Noir et Benjamin Julienne !

 

 

 

Article écrit par Jade Payrou