Ella Fitzgerald : un destin atypique pour une renommée mondiale…
Cet article est lié à la conférence de l’Université Permanente qui se tiendra jeudi 17 mai à l’IUT de la Roche-sur-Yon.
Jazzwoman la plus connue des Etats-Unis durant plus d’un demi-siècle, Ella Jane Fitzgerald n’avait pourtant rien qui la prédestinait au milieu dans lequel elle a vécu pendant un demi-siècle.
Née le 25 avril 1917 dans l’Etat de Virginie aux Etats-Unis, elle vit avec sa mère et son père durant peu de temps puisqu’ils se séparent alors qu’elle n’est encore qu’une enfant. Elle grandit dans la banlieue new yorkaise aux côtés de sa mère et de son beau- père qui devient sa figure paternelle. Très jeune, elle commence à travailler en tant que coursière pour des joueurs locaux. Son attrait pour la musique et la danse se développe, la poussant à fréquenter les clubs de jazz de New York dans lesquels elle se rend régulièrement.
Mais en 1932, à la mort de sa mère dans un accident de voiture, suivie de près par celle de son beau-père d’une crise cardiaque, la vie d’Ella Fitzgerald change. Elle est hébergée chez sa tante avec sa soeur mais ses études en pâtissent. C’est alors que tout bascule. Arrêtée par la police et placée en maison de correction dont elle s’échappe, elle devient SDF, et exerce des métiers inquiétants, voire louches : fille de joie, employée d’un tripot lié à la mafia… Mais en 1934, sa vie prend un autre tournant : la jeune prodige se présente à un concours de spectacle à l’Apollo Theater de Harlem. C’est en interprétant le titre Judy qu’Ella Fitzgerald récolte les ovations du public, pourtant jugé difficile. Présent dans la salle, le saxophoniste Benny Carter décèle chez la talentueuse Ella un potentiel. Cette rencontre lui permet de rencontrer des personnes de la scène et de se produire. C’est d’ailleurs durant une représentation au Harlem Opera House qu’elle rencontre Chick Webb, percussionniste et chef d’orchestre. Il lui donne sa chance après avoir vu sa prestation devant les étudiants de Yale et l’intègre dans sa troupe.
A la suite de cet évènement, Ella devient une vedette grâce à l’enregistrement de plusieurs singles : Loves and Kisses , (If You Can’t Sing It) You Have to Swing It. Son véritable premier succès apparaît en 1938 avec son single de reprise, A-Tisket, A-Tasket. En 1939, après la mort de Chick Webb, son orchestre est rebaptisé Ella Fitzgerald and her Famous Orchestra. Durant 2 ans, Ella Fitzgerald enchaîne les disques, et multiplie les collaborations avec des collègues jazzmen.
Norman Granz devient son manager. En 1955, Ella Fitzgerald quitte sa maison de disques pour intégrer Verve Records, label créé par ce dernier, spécialement pour elle. La chanteuse bat des records de popularité et multiplie les apparitions télévisées, devenant l’une des figures musicales les plus familières du public américain. Elle empoche le Grammy Award de la meilleure chanteuse de variétés en 1959, 1960 et 1961, puis à nouveau en 1963.
Mais l’arrivée du Rock’n’roll empiète sur le jazz. Néanmoins, l’artiste fait toujours parler d’elle grâce à ses combats parallèles dans le soutien caritatif aux enfants défavorisés ainsi que dans la lutte contre les discriminations auprès de Marilyn Monroe. Elle a ainsi eu l’opportunité d’être la première chanteuse noire américaine à se produire au Mocambo, célèbre night-club des années 1950.
Mais plus les années passent, plus la santé d’Ella Fitzgerald décline. Son timbre de voix change et , sa voix devient moins douce, l’obligeant à chanter des vers plus courts. Son diabète la rend aveugle et les médecins l’amputent des deux jambes en 1933. C’est le 15 juin 1996 qu’Ella Fitzgerald disparaît à l’âge de 79 ans.
Sources :