Aimer son corps, avec ce que l’on appelle des « défauts » et « imperfections », ce n’est pas toujours facile ! Mais ces dernières années, la parole se libère, particulièrement grâce aux réseaux sociaux et leurs usager.es, luttant contre le body-shaming. Mais cette libération se fait plus spécifiquement auprès des corps des femmes qui subissent des critiques depuis de nombreuses années, lorsque celles-ci affichent un corps trop rond, avec de la cellulite ou encore, des poils !

         Aussi étonnant que cela puisse être, la société a normé le fait que les poils sur les femmes sont sales ou masculinisant. Mais les poils ne sont pas là par hasard !
En effet, grâce aux cellules de kératinocytes (la kératine est une protéine qui confère à la peau, aux ongles et aux poils une imperméabilité et protège la peau contre les UV et les variations de températures), les poils protègent notre peau des ultraviolets et assurent la régulation thermique du corps.
Ils permettent aussi de filtrer les microbes et les poussières. C’est le cas notamment pour les poils se situant dans les narines, qui ont pour effet d’empêcher les microbes de pénétrer dans les cavités nasales et les poumons. Ils font également barrière aux grains de pollens, générateurs d’allergies chez de nombreuses personnes. Ce sont ces mêmes poils qui provoquent des éternuements lorsqu’ils détectent une poussière.
Une autre de leur fonction est la limite du risque d’infection pendant un rapport sexuel. Selon la gynécologue-endocrinologue Juliane Berdah, les poils de la vulve empêchent les frottements et frictions pouvant entraîner des brûlures ou des irritations graves pendant un rapport sexuel. Mais plus encore, les poils peuvent endiguer la transmission du papillomavirus, apparaissant sous forme de condylomes qui sont des verrues génitales. Ces condylomes se transmettent au contact de la peau avec un ou une partenaire.

Concernant les autres diktats de beauté, il existe la cellulite. Mais de quoi s’agit-il ?

         La cellulite est une accumulation locale de graisse, modifiant les tissus de certaines zones du corps. La répartition de cette graisse chez la femme est notamment due aux hormones féminines : l’oestrogène et la progestérone. Ceci étant, plus de 90 % des femmes sont concernées par ce phénomène physiologique, considéré comme normal et surtout sans conséquence pour la santé !
Bien souvent, la cellulite est accompagnée de vergetures, qui sont des lésions causées par un manque d’élasticité de la peau lors d’une croissance rapide, une grossesse ou une variation de poids. Aujourd’hui, les entreprises pharmaceutiques vendent de nombreuses crèmes dites « anti-vergetures ». Mais la réalité est tout autre. Selon le dermatologue Henry Pawin, les crèmes et huiles anti-vergetures sont relativement inefficaces. Il est aussi fortement conseillé de boire beaucoup pour prévenir ces lésions, mais selon plusieurs témoignages de femmes ayant eu une grossesse, cette technique s’avère inefficace.
Aussi, rien de plus naturel que sa cellulite ou ses vergetures. Et donc, aucune raison d’en avoir honte !

         Aujourd’hui, le body-shaming est un fléau des réseaux sociaux, entraînant le harcèlement de nombreuses personnes. Il est nécessaire de le combattre, d’autant plus que tous ces « défauts » sont en réalité des effets naturels et parfois nécessaires au bon fonctionnement de notre corps.

Sara ROUSSEAU