Le « Yarn Bombing », où comment tricoter la ville

Vous devez vous demander comment en entrant dans la catégorie street d’art du site Hashtag-info, vous vous êtes retrouvé à lire un article parlant de tricot. Au premier abord, les deux ne semblent pas pouvoir s’associer. Avec les 146 articles que vous avez déjà lu sur Internet et ce que vous avez pu voir, vous savez que le tricot est l’activité préféré de votre grand-mère et que le street art est une activité que les petits voyous pratiquent. Laissez-moi vous présenter le Yarn Bombing, cette activité magnifique alliant tricot et street art, car oui, le tricot n’est pas seulement une activité de vieux et le street art ne consiste pas à vandaliser chaque mur que l’on voit.

Le Yarn-bombing, knit graffiti ou encore tricot urbain, consiste à recouvrir la rue et le mobilier urbain de tricot. Encore illégale de nos jours, cette pratique permet de mettre de la couleur dans nos villes et de les rendre plus humaines en cassant cette architecture froide et très simple des zones urbaines. Magda Sayeg est sûrement celle qui a initié le mouvement. En 2005, elle a l’idée de recouvrir la poignée de porte de sa mercerie de laine, pour la rendre plus chaleureuse. Par ce geste, elle devient la figure d’un véritable mouvement artistique. L’enthousiasme des gens autour de cette poignée de porte, la pousse à continuer dans sa lancée et à recouvrir un panneau de signalisation dans sa rue, puis tous les panneaux de son quartier. L’une de ses premières grandes œuvres est la réalisation d’un bus entier en Yarn bombing. Aujourd’hui, elle travaille notamment avec de grandes marques qui font appel à elle pour des opérations de street-marketing.

Quand on lui demande s’il y a un message derrière ses broderies, elle éclate de rire : « Non, je fais ça, car les gens adorent ». Lors d’une conférence TED, elle explique qu’en lançant ce mouvement, elle a été surprise de l’engouement qui s’est créé autour. Lors de ses voyages, il lui arrive de tomber sur du Yarn bombing et elle se rend alors compte de la portée de son acte et comment grâce à une poignée de porte, elle a pu rencontrer des gens, avec qui elle n’aurait pas pensé avoir de liens, le tricot urbain devient pour elle, un langage commun à travers le monde..

Magda a aussi fondé un collectif Knitta Please, ensemble, ils couvrent toutes les surfaces possibles de fils colorés. Différents groupes se développent à travers le monde en même temps que le mouvement grandit. On trouve par exemple le collectif France tricot tenu par trois créatrices entre Paris et Berlin. Mais aussi, Knit the city fondé à Londres en 2009. Il est notamment connu pour avoir été les premiers à raconter des histoires cousues, avec des petits personnages tricotés. Certaines villes commencent à accepter cette pratique et demandent parfois aux artistes des performances.

Maintenant que vous en savez plus, il ne vous reste plus qu’à trouver des tuto de tricot sur Internet ou demander dans vos familles, afin de bientôt recouvrir tous les arbres et panneaux de votre quartier, pour étendre encore un peu plus le Yarn bombing.

Ilona Lecomte