Noël : fête de la natalité, mais de qui ?

Dans 25 jours c’est Noël ! Mais au fait… Comment la date a-t-elle été choisie, le 25 décembre célèbre pour certains la « naissance de Jésus » pour d’autres cette fête serait bien plus ancienne. Essayons de démêler le vrai du faux.  Noël a pour étymologie, natalis : « natal, relatif à la naissance », une naissance donc, mais laquelle ? Celle de Jésus ? Où celle du soleil, car la date de Noël(1)  se rapproche du solstice d’hiver, date à laquelle le « jour prend le pas sur la nuit » ?

Selon la tradition, Noël célèbrerait la naissance de Jésus, mais comment savons-nous à quelle date est né Jésus ? Avons-nous la certitude de sa date de naissance alors que nous ne savons même pas la date exacte de sa mort ? Pour les chrétiens,  sa naissance marque le début de notre calendrier ; si on se fie à la date de naissance de Jésus pour fixer l’an 0 de notre calendrier nous sommes au choix en 2012 où en 2010. En effet, des recherches récentes démontrent qu’il est né en -7 ou – 5 avant Jésus Christ. Dit autrement, Jésus serait né en -7 ou -5 avant lui-même ! Aucune date précise ne vient confirmer ou infirmer la thèse du 25 décembre comme date de naissance.

« Jésus serait né en – 7 ou – 5 avant lui-même »

La date de naissance de Jésus
a donc été vraisemblablement fixée post-mortem,
mais dans quel but et par qui ?

La date de Noël aurait en fait été fixée par Constantin, l’empereur qui fait du christianisme la religion de l’Empire Romain (par l’édit de Milan en 313). Avant cette époque, la période de la fin du mois de décembre était la période dite des « Saturnales » pour les Romains ; où le jour dure plus longtemps que la nuit et symboliquement : « la mort gagne sur la vie » (Claude Lévi-Strauss, 1952).

Selon Claude Lévi-Strauss toujours : « on a de bonnes raisons de supposer que l’Église a fixé la date de la Nativité au 25 décembre (au lieu de mars ou de janvier) pour substituer sa commémoration aux fêtes païennes ». Noël aurait donc été placé à cette date pour « remplacer » les fêtes païennes qui avaient lieu à cette époque. Il est bon de rappeler que l’Empereur Constantin n’a pas institutionnalisé la religion chrétienne par hasard, mais dans un but d’union de l’Empire, la religion chrétienne prenant de plus en plus de place et supplantant l’ancien culture polythéiste.

Le fait de fixer un des événements majeurs du christianisme (derrière Pâques) à cette date permettrai d’assimiler les différentes fêtes païennes alors en vigueur dans l’Empire. (fête de Yule pour les peuples Gaulois, Celtes ou encore Germains par exemple) et de rassembler tous les peuples de l’immense empire autour d’une célébration : Noël.

Maxime Griveau

[1] Au sens où l’on commence à gagner du temps d’ensoleillement au lieu d’en perdre.

Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9sus_de_Nazareth#Biographie
Michel Quesnel, « Jésus et le témoignage des Évangiles », dans Aux origines du christianisme, éd. Gallimard/Le Monde de la Bible, 2000, p. 201 in https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9sus_de_Nazareth#cite_note-2
Claude Lévi-Strauss in Ladwein Richard, Rémy Éric, « Sacré Noël  ! », Revue du MAUSS, 2014/2 (n° 44), p. 229-249, URL : https://www.cairn.info/revue-du-mauss-2014-2-page-229.htm
https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAte_pa%C3%AFenne#C%C3%A9l%C3%A9bration_du_Solstice_d’%C3%A9t%C3%A9
https://www.cairn.info/revue-du-mauss-2014-2-page-229.htm#re8no107
https://fr.wiktionary.org/wiki/No%C3%ABl