[Culture ciné par] Éva : « Insterstellar »

Au travers de son 10e long métrage ”Interstellar”, Christopher Nolan  transmet une vision du futur bien sombre. Interstellar s’inscrit dans un avenir proche, alors que l’humanité se rapproche de l’extinction, prise entre une crise alimentaire et une atmosphère devenu difficilement respirable à cause de la poussière. Seule issue : trouver une autre planète…

L’espèce humaine est concentrée sur sa survie, abandonnant toute avancée technique ou technologique, au profit de l’agriculture. Cooper, un ancien pilote de la Nasa reconverti en agriculteur, élève ses deux enfants dans ce monde pour lequel il ne semble plus y avoir d’espoir. Jusqu’au jour où une équipe secrète de la Nasa missionne ce père de famille pour piloter une fusée à la recherche d’une nouvelle planète habitable. Après des adieux déchirants avec sa fille, Cooper quitte la Terre avec pour idée d’offrir un avenir meilleur à sa famille, mais aussi à l’humanité  entière.
Peu après le départ de l’équipe, s’ensuit la complexité des décisions à prendre. Les quatre explorateurs ne doivent pas perdre de vue leur mission, malgré le fait qu’ils ne contrôlent pas leur environnement extérieur. Très vite, leur voyage spatial leur apporte des surprises entre différence de temporalité et planète hostile….

Interstellar est un bouleversant film de science-fiction qui nous entraîne dans un monde rythmé par la survie, la découverte et l’amour. À peine Cooper (Matthew McConaughey), Brand (Anne Hathaway), Romilly (David Gyasi) et Doyle (Wes Bentley), les quatre astronautes, ont-ils quitté la terre ferme que les panoramas défilent, offrant une vue spectaculaire de l’espace selon la représentation de Nolan. Ces scènes sont soit accompagnées d’une musique composée par Hans Zimmer, soit d’un silence impressionnant. Cette absence de son, ancre dans la réalité, et accentue la fascination des personnages lorsqu’ils découvrent les merveilles de l’univers. Les décors alternent entre la Terre et l’espace, confrontant ainsi les deux points de vue présents : les humains restés sur notre planète, et ceux perdu dans l’univers.
La différence de temporalité entre les explorateurs et la Terre est appuyée par la famille de Cooper et nous dit, encore une fois, que l’amour s’imposera toujours à nous, lorsque le père se rend compte que ses enfants ont bien vieilli, alors que lui n’a pas changé. Interstellar présente par ailleurs l’amour de façon presque scientifique à travers le discours du Docteur Brand qui le conçoit  comme une donnée que l’on pourrait quantifier…
Si le film a suscité quelques mauvaises critiques, à cause de ses entorses faites à la véracité scientifique, Interstellar a toutefois cette faculté de nous transporter dans un autre univers à travers le lien entre un père et sa fille, prêts à tout pour sauver l’humanité : une vieille recette, certes, mais qui fonctionne toujours, et ce, même sur d’autres planètes…

Éva Frèrejouan