J’ai 20 ans, et un copain depuis maintenant 3 ans. Mais étant à distance et n’ayant pas de voiture, cela s’est toujours avéré compliqué de nous voir. Mais, désormais, je suis libre de prendre le train comme bon me semble. Cela facilitera grandement nos déplacements.

Je pars donc le premier jour des vacances de noël, de La Roche-sur-Yon en Vendée, direction Bordeaux puis Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées. Ayant les cadeaux de noël, ma valise est lourde et encombrante, et je manque de rater le départ de mon train à la gare de La Roche-sur-Yon. Déjà, le voyage commence bien. Arrivée à Bordeaux au terme de cinq heures de train plutôt agréables, je sors sur le quai mais impossible de circuler. Les voies sont bondées et un embouteillage monstrueux se crée au sein de la gare. Je tente de rejoindre le sous-sol par les escaliers mais mes bagages sont terriblement lourds à porter et je suis bousculé de toutes parts. Je fini par rater une marche et manque de tomber. J’arrive tant bien que mal sur la voie de ma correspondance mais je peine à accéder au train. En effet le quai est noir de monde et le seul moyen de circuler est de passer par l’extérieur, derrière la bande de sécurité. Je ne suis pas tranquille, j’ai peur que ma valise tombe sur les rails, tous les voyageurs me regardent avec compassion mais aucun ne vient m’aider. En plus il faut croiser les voyageurs qui se déplacent dans le sens opposé au mien. J’ai bien cru un moment donné que mon sac allait finir par tomber.

“Votre attention s’il vous plaît, le train à destination de Tarbes va entrer en gare. Veuillez vous éloigner de la bordure du quai.” 

Là c’est la panique! Merci madame SNCF mais moi je vais avoir du mal à m’en éloigner, impossible de circuler au milieu de tous ces gens! Après trois quarts d’heure et 300 mètres d’embouteillage, les voyageurs commencent à entrer dans les wagons. Je me retrouve bousculée dans tous les sens par des voyageurs qui ont peur de ne pas pouvoir entrer dans le train, et une petite mamie finit par écraser un des cadeaux que je transportais. Une fois devant les portes, la merveilleuse voix de la sncf annonce que le train ne prend plus de voyageurs. Pas étonnant, le train est tellement plein que les voyageurs sont debouts et entassés dans les allées avec leurs paquets cadeaux et valises contre eux. Me voilà donc condamnée à attendre le prochain TER durant une heure de plus. L’avantage c’est qu’il n’y a plus grand monde…

J’ai parlé trop vite puisque lorsque je me retrouve enfin dans le train. Je suis debout, dans un train plein à craquer, mes affaires plaquées contre moi et deux enfants qui crient dans les escaliers. C’est toujours agréable. Au fur et à mesure que le train se vide je peux enfin m’asseoir sur les marches de l’escalier menant à la sortie mais c’est terriblement inconfortable et j’ai de plus en plus mal au coccyx. Aller, courage, continu de lire pour oublier. J’arrive à la gare au bout de trois heures de trajet, je ne sens plus mes pauvres pieds ni mes fesses, j’en peux plus. Mon petit ami m’attend, tout clinquant, à la sortie avec un grand sourire et m’annonce qu’il a prévu de me présenter ses amis le soir même.  Au bout de dix heures de voyage, je lui explique que ce n’est pas une bonne idée et que je suis fatiguée. Je me suis fait des frayeurs, mon cadeau est presque foutu et j’ai failli me casser la figure dans les escaliers de la gare de Bordeaux. Mais il me répond que j’exagère et que j’ai eu tout le temps de me reposer dans le train.

Finalement, il n’aura peut-être pas de cadeau cette année.

Marjolaine CAUMONT