Afin de parvenir aux objectifs que se sont données les puissances mondiales réunies à Katowice en Pologne du 2 au 14 décembre lors de la COP 24, une transition écologique semble inévitable. Mais celle-ci ne doit pas se faire au détriment du social. C’est d’ailleurs un des thèmes principaux de la COP 24. “Nous ne pouvons mettre en œuvre des politiques climatiques au détriment des conditions de vie” a ainsi souligné la présidence polonaise.

Que se passe-t-il justement sur le plan social ? En France, un événement rend manifeste le nœud du problème écologique : le mouvement des gilets jaunes, qui touche le territoire depuis plus de trois semaines.

Manifestation du mouvement des gilets jaunes, à Belfort, le 01 décembre 2018.

Face à la taxe carbone mise en place sur le carburant (en plus d’autres taxes), une partie de la population française a décidé de se soulever et de manifester son mécontentement. La “casse” sociale sur fond de transition écologique est ici bien réelle. Le gouvernement français s’est engagé à tenir des objectifs comme la diminution des rejets de gaz à effet de serre, ce en vue de la transition écologique ; d’où la mise en place de taxes carbones. Or, certains ménages ne sont plus en capacité de subvenir à leurs besoins, à cause de la hausse des prix et de la multiplication des taxes certes, mais aussi parce que les salaires (notamment le SMIC) stagnent. Les taxes écologiques ne sont pas accompagnées de mesures sociales, de relèvement du pouvoir d’achat : cette réalité fiscale et sociale ne s’applique pas qu’en France, certes, mais nous avons vu dans notre pays combien cette politique d’imposition vertueuse liée à l’écologie, pouvait cristalliser un mouvement fort de contestation…

D’autres pays savent sans doute mieux y faire. C’est le cas du gouvernement espagnol qui a trouvé récemment un accord avec de nombreux syndicats. Le but était de fermer un maximum de mines à charbon, tout en assurant de la formation professionnelle, en créant de nouveaux emplois, en facilitant le départ en retraite anticipé… afin de ne pas créer de la fracture sociale.

Bref, il y a la place pour une gouvernance respectueuse de la planète, mais aussi des hommes et des femmes qui l’habitent. Chiche ?

                                                                                                                                                  Rémi Princet

 

Sources :

https://www.franceculture.fr/emissions/le-reportage-de-la-redaction/le-reportage-de-la-redac tion-du-mercredi-12-decembre-2018

-« Opposer le social et la transition écologique pourrait être fatal», Journal Ouest France, Samedi 8 et Dimanche 9 décembre 2018.