Un mot, un texte… Une création d’étudiants.

Régurgiter. Verbe transitif du premier groupe. Peut se définir par l’action de faire revenir volontairement ou non le contenu de l’estomac ou de l’œsophage dans la bouche.

Autrement dit, gerber, vomir. Pas l’action la plus agréable du monde, et encore moins la plus classe, en somme, mais que l’on a presque tous connue.

Régurgiter, ça peut vouloir dire que l’on est malade, que l’on a notre charmant estomac qui se rebelle et que l’on va passer la journée au lit, avec une bassine à côté pour ne pas avoir besoin de se précipiter aux toilettes avec des pauvres jambes tremblantes pour vomir. On régurgitera, on aura mal au ventre, mais on prendra des médicaments, on guérira, et finalement, on oubliera.

Mais régurgiter, ça peut être volontaire. Se pencher au-dessus de la cuvette, plonger deux doigts dans la bouche, rechercher la glotte, et rendre ce que l’on a mangé un peu plus tôt pour ne pas voir ces aliments à nos côtés sur la balance. Là, régurgiter, c’est douloureux aussi, mais c’est libérateur, alors on s’y remet encore une deuxième fois, histoire de bien avoir purifié notre estomac. Alors c’est un petit mal pour un grand bien, car on sera mince, et on approchera la perfection, celle que tout le monde nous enviera. On régurgitera, on aura mal à la gorge, mais on aura le contrôle sur nous-même, n’est-ce pas ? Ce n’est pas comme si on était malade, après tout…

                                                                                            Mathilde Rozec