[J’ai 20 ans] Les mésaventures de Mélanie

  • Être en retard pour les 20 ans d’une amie. Faire croire qu’on s’est cassé le nez et qu’on est à l’hôpital. Faire durer la blague. Se rendre chez son amie et se rendre compte qu’elles sont toutes parties aux urgences et qu’on est comme une conne devant sa porte d’appartement.
  • Croire reconnaître son ancien coach de hand dans un tracteur. Faire des grands coucous quand il passe. Se souvenir après coup que son coach n’a pas de tracteur.
  • Rentrer dans un salon de coiffure, se tromper de coiffeur, repartir aussi discrètement qu’on est venu du salon.
  • Crier “bingo !” à un loto alors qu’on n’a pas deux lignes sur notre carton.
  • Passer un week-end pour la première fois avec les amis de son copain et se casser magistralement la gueule dans les escaliers du magasin Lacoste de Saint Palais-sur-mer.
  • Se rendre au cinéma, ne pas réussir à ouvrir les portes du cinéma, voir les personnes à l’intérieur qui m’ont vue, repartir moi et ma fierté sans avoir vu le film.
  • À 1h du matin, se cacher dans un carton sur le trottoir et suivre les personnes sans qu’elles le remarquent. Tomber. Rester coincée dans le carton.
  • Vouloir faire de la balançoire en souvenir de son enfance et ne pas réussir à y rentrer ses fesses.
  • Faire une marche arrière avec confiance. Voir qu’on est de travers mais que “ça va, ça passe, j’ai le temps de rectifier ça”. Ne pas avoir le temps. Rayer la nouvelle voiture du voisin.
  • Vouloir se prendre un goûter à 10 heures. Se rendre au distributeur pour un pain au raisin. Introduire les seules pièces qu’ils me reste dans le porte monnaie. Voir mon pain aux raisins coincé contre la vitre. Avoir toujours faim.
  • Se lever à 6h15 un mardi matin croyant qu’on a cours à 8h. Se lever péniblement. Manger. Se préparer. Prendre le bus de justesse. Se prendre la pluie dans la gueule. S’être trompé de jour et commencer à 10 heures.

Texte de Mélanie Jahan

Photographie de Margaux Daniaud