Partir.

Une seule pensée en tête, tout quitter. Prendre la route, rouler sans s’arrêter. Ne pas s’arrêter d’ailleurs. Vouloir oublier, recommencer à zéro. Je m’y vois déjà, le ciel rosé au lever du jour, la route s’étendant à perte de vue, les paysages, différents à chaque intersection, passer de la forêt au désert, du désert à la montagne en un claquement de doigt. L’opportunité de découvrir mais aussi de se redécouvrir. Ce sentiment de liberté, d’indépendance de paix avec moi-même, aucune contrainte, aucune obligation.

Au loin, je l’aperçois, ce pour quoi je suis partie, ce rêve enfantin, celui qui semblait impossible à atteindre, celui qu’on nous oblige à abandonner pour suivre les règles, la réalité. Soudain je comprends, plus rien ne m’empêche d’y accéder, plus aucun obstacle, plus aucune barrière. J’ai la possibilité de l’atteindre, d’être heureuse, de vivre.

Je suis enfin libre.

Eugénie Gaillard.