Si pendant longtemps, “l’or noir” a submergé les médias et obsédé les États, la tendance aujourd’hui est plutôt à “l’or bleu”. Tour d’horizon sur cet enjeu planétaire.

Tout comme “l’or noir”, le terme “or bleu” désigne une ressource naturelle sur le point de connaître une pénurie, ici l’eau douce. Ressource naturelle essentielle à la vie, l’eau douce, disponible et consommable, ne représente pourtant que 2,5% de l’eau de notre chère planète bleue… Une denrée rare dont 0,7% n’est accessible qu’en surface sous formes de glaciers et de calottes glaciaires. Le reste de l’eau douce se retrouve principalement dans les nappes phréatiques et dans l’atmosphère.

Si les ressources en eau douce semblent dérisoires, leur quantité est néanmoins suffisante pour satisfaire les besoins de l’ensemble des espèces. Mais alors, quel est le problème ? Il est avant tout humain. L’accès à ces ressources est, en effet, totalement inégal. Chaque minute, cinq personnes dans le monde meurent parce qu’elles n’ont pas accès à l’eau potable. Selon un rapport commun publié par l’UNICEF et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) le 12 juillet 2017, près d’un tiers de la population mondiale, soit 2,1 milliards de personnes, n’a toujours pas accès à des services d’alimentation domestique en eau potable, et 4,5 milliards, soit 60%, ne disposent pas de services d’assainissement sécurisés. Mais comment cela peut-il s’expliquer ? On pourrait penser que la croissance démographique y joue un rôle plus que conséquent. Pas tant que ça finalement. La faute à notre consommation d’eau mondiale et à sa mauvaise répartition. Si entre 1900 et 1995, la population mondiale a été multipliée par 3,4, la consommation mondiale d’eau, elle, a été multipliée par 6 durant cette même période. Et en France ? Dans l’hexagone en 1975, un habitant consommait en moyenne 106 litres d’eau par jour, alors qu’en 2016, ce chiffre a atteint les 200 litres d’eau par jour. Des chiffres conséquents comparé aux 15 litres d’eau disponibles par jour et par personne en Afrique Subsaharienne… Et notre consommation effrénée d’eau potable ne sert pas uniquement à satisfaire nos besoins quotidiens : 70% de cet or bleu est utilisée pour l’agriculture et 20 % pour l’industrie.

En ce qui concerne ces activités humaines, on constate que leur impact sur les ressources en eau n’est pas tout rose non plus. Ces activités, comme l’agriculture, la déforestation, la construction de routes et l’exploitation minière menacent de façon considérable nos ressources en eau, déjà fragilisées… Si elles ne sont pas gérées de manière raisonnée, ces activités peuvent amener à polluer ces ressources en desservant des matières organiques pathogènes dans les eaux usées, des engrais et/ou des pesticides en provenance des activités agricoles, des pluies acides issues de la pollution de l’air, ou bien encore des métaux lourds relâchés par les activités minières.

L’or bleu est bel et bien une ressource rare et précieuse dont la gestion relève du bien-être de l’humanité.

Sources :
> Site de National Geographic
> Site de Le Monde
> Site de Greenfacts
Cet article est lié à la conférence de l’Université permanente du 30 novembre 2017