Cet article est lié à la conférence de l’Université permanente qui s’est tenue le 22 février sur le Campus de La Roche-sur-Yon.

Camille Claudel suit des cours auprès du sculpteur Alfred Boucher en 1882, jusqu’à ce qu’il parte en Italie un an après. C’est alors qu’elle rencontre Rodin qui le remplace. Les premières œuvres que Camille Claudel montre à Rodin lui font forte impression : le buste de la Vieille Hélène, au réalisme pathétique, et Paul à 13 ans , traité dans un style plus classicisant.

De cette rencontre naîtra une relation amoureuse passionnée entre les deux artistes. Cette histoire d’amour, mêlant vie personnelle et travail, inspire alors les deux amants. Leurs oeuvres sont parfois des déclarations, des critiques, elles se répondent entre elles. Rodin exécute à cette époque plusieurs portraits, dont Camille aux cheveux courts (le premier portrait de Claudel par Rodin), et Masque de Camille qui sera exposé en 1900.
L’hommage le plus important que Camille Claudel rendra à son maître et amant est le Buste de Rodin qu’elle exécute en 1888-1889, et qui bien que salué par la critique du Salon, n’est tiré en bronze qu’en 1892.

En 1889, Rodin parcourt la Touraine, visitant châteaux et cathédrales, et s’installe l’année suivante au Château de l’Islette, près d’Azay-le-Rideau. Camille Claudel l’accompagne jusqu’en octobre 1891, lorsque Rodin rentre à Paris. Pour se rapprocher d’elle, il loue un hôtel particulier du XVIII ème siècle à demi-ruiné, la Folie Neufbourg.
Mais Rodin, déjà en concubinage avec Rose Beuret, refusera de la quitter pour Camille. La relation complexe entre Claudel et Rodin se rythmera alors de nombreuses disputes au sujet de Rose Beuret, compagne de Rodin depuis 1864. En effet, Camille voudrait une relation exclusive, ce que le sculpteur refuse.

Rodin a parfois été accusé d’avoir joué un rôle dans la censure d’une œuvre dont l’interprétation pouvait l’impliquer personnellement. Il n’a pourtant pas cherché à empêcher d’exposer l’Âge mûr à la Société Nationale des Beaux-Arts (créée en 1890, indépendante vis-à-vis du ministère, et dont il est alors président du jury d’admission et de la section des sculptures). Mais Claudel, convaincue que Rodin est la cause de ses problèmes, quitte la Société Nationale des Beaux-Arts.
Après 15 ans de relation, les amants se séparent définitivement. Peu à peu abandonnée par ce dernier ainsi que par sa famille, Camille Claudel s’enferme dans son atelier pour se consacrer entièrement à la sculpture.