The Last of Us ou Les ruines de l’Humanité

The Last Of Us, du bien célèbre studio Naughty Dog, est sorti il y a presque 9 ans maintenant ; 9 ans qu’il a transformé la face du survival game en devenant la référence du genre. Un monde méconnaissable… ou presque.

The Last Of Us ancre son récit dans une Amérique post-apocalyptique ravagée par une épidémie de Cordyceps, champignon prenant possession de son hôte qui le soumet à ses fonctions primaires. Il faut savoir que ce champignon existe réellement, mais ne se développe que sur des insectes.

L’introduction nous présente le basculement dans cette épidémie, à travers le prisme de Joël. Il découvre les premiers cas d’infections et la violence dont font preuve les contaminés. Dans l’incompréhension et la panique générale, Joël et sa fille tenteront de fuir. Dès le début, l’attachement aux personnages du jeu est quasiment naturel par le réalisme de leurs émotions, tout en nuance.

20 ans plus tard, l’épidémie s’est transformée en pandémie, les lois et la morale se sont décomposées. Dorénavant c’est celui qui est du bon côté du canon qui dirige. Une partie des survivants se sont regroupés dans des camps contrôlés par ce qu’il reste de l’armée. Une milice appelée les Lucioles s’organise et s’oppose au despotisme de la loi martiale.

Joel a maintenant une cinquantaine d’années et tente de survivre par la contrebande d’armes et de tickets de rationnement. Il se voit confier une livraison un peu spéciale qui changera sa vie. Ellie, alias “le colis”, est une adolescente n’ayant connu que ce monde de désolation et de sang. Petite particularité: celle-ci semble immunisée au parasites qui a ravagé le monde.

Ils vont sillonner les États-Unis afin d’amener Ellie dans un hôpital dirigé par les Lucioles dans le but de trouver un remède pour l’humanité.

Une ode à la nuance

The Last of Us ne tombe pas dans le manichéisme facile et dépeint des personnages contrastés, tourmentés, qui tentent de broder au jour le jour avec les miettes que la vie leur cède. Le développement des personnages est opéré avec brio notamment celui d’Ellie, chez qui la naïveté et la curiosité se heurteront à la dure réalité : celle d’un monde où les vices humains n’ont plus de limite et où égorger,  survivants  comme “infectés”, devient le quotidien. The Last of Us dépeint ce trait propre à l’Homme qui est de garder une once d’espoir même au plus profond des abysses.

The Last of Us, Joel apprend à tirer à Ellie
http://www.naughtydogmag.fr/the-last-of-us-de-magnifiques-cosplays-dellie-et-joel/

La résonance des sentiments

La bande originale du jeu est tout bonnement incroyable. Elle s’inscrit intégralement dans l’expérience de jeu tout en soulignant certains détails : elle appuie les rides creusées par les nuits à ne dormir que d’un œil, elle image la nature reprenant ses droits entre les buildings, les rues et les cadavres de Boston. Le son qu’a réussi à obtenir Gustavo Santaolalla souligne une œuvre profondément humaine dans la pluralité de sa définition, dans ce qu’elle a de plus beau, mais aussi de plus sombre à nous offrir. Celui-ci dépeint et s’immisce dans la relation entre Ellie et Joel.

https://www.gamekult.com/jeux/the-last-of-us-part-ii-3050817635/images.html?page=2

The Last of Us est une œuvre profondément mature et poignante qui, comme bon nombre de joueurs, m’a marqué.

Il a su réaffirmer la pluralité et la beauté de cet art, trop souvent dénigré.

Je ne peux que vous conseiller, si ce n’est pas encore déjà fait, de vous lancer dans la découverte de ce chef-d’œuvre.

Lucas Brunot

Mots clés : The Last of Us – Jeux VidéoPost Apocalyptique – Culture