Disparition de la Grotte de Cosquer et de ses trésors archéologiques
Lorsque l’on évoque les grottes préhistoriques françaises aux murs décorés de peintures rupestres, on pense immédiatement aux grottes de Lascaux ou de Chauvet. Une grotte moins connue est pourtant sur le point de disparaître au large de Marseille, et ce, à cause de la montée des eaux constante, conséquence intrinsèque du réchauffement climatique.
Merveilleuse découverte pour les chercheurs
Découverte par Henri Cosquer lors d’une plongée en 1985, cette grotte regorge de merveilles pariétales, dont les premières représentations d’animaux maritimes de l’histoire de l’humanité. Ont été retrouvés, tapissant les murs de cette crypte, des empreintes de mains, des gravures et peintures d’animaux vieilles de 30 000 à 20 000 ans, ainsi que de petits outils jonchant le sol.
Sa localisation sous-marine la menace cependant d’une disparition certaine et imminente.
Cosquer, la sous-marine
Contrairement à la grotte de Lascaux ou de Chauvet, situées au milieu des terres, l’accès à la grotte de Cosquer est réservé à une poignée de plongeurs très expérimentés. En effet, il faut, pour y accéder, remonter une galerie entièrement submergée de plus de 135 mètres de long. À la fin de celle-ci, on atteint la grotte, petite cavité cachée du monde extérieur, protégeant avec soin ses trésors préhistoriques.
Malheureusement, cette grotte est fatalement vouée à disparaître d’ici quelques dizaines d’années. En effet, la pollution maritime menace de façon croissante d’abîmer les œuvres de nos ancêtres préhistoriques, les substances véhiculées par les déchets pouvant attaquer la peinture. De surcroît, la menace principale pour cette crypte merveilleuse n’est autre que la montée des eaux, qui l’aura entièrement submergée d’ici quelques décennies.
Heureusement, pour contrer cette menace, chercheurs et Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur se mobilisent.
Garantir la pérennité des trésors
L’accès plus que périlleux à la grotte, ainsi que la menace de sa disparition imminente sont autant d’éléments qui ont incité les chercheurs à solliciter la région PACA, afin de financer un projet fou : recréer la grotte de Cosquer et ériger un musée autour de cette ambitieuse reconstruction.
La disparition de la grotte de Cosquer et de ses trésors d’art préhistorique aurait constitué une perte d’une bien trop grande ampleur pour la communauté des chercheurs. Il fallait donc agir pour ne pas la laisser simplement et purement disparaître. Le projet est alors de reconstituer les peintures qui ornent actuellement les murs de la crypte sous-marine sur des panneaux blancs, disposés dans la villa Méditerranée à Marseille, qui ouvrira ses portes au public en 2022. La visite de 40 minutes se fera dans des nacelles de six personnes voguant sur l’eau, le but étant ici de restituer au visiteur le sentiment d’Henri Cosquer lors de son incroyable découverte en 1985.
Marie Rochet