« Un voyage au monde des rêves », un (long) conte d’Élodie Debonne
Élodie Debonne a créé le conte « Un voyage au monde des rêves », joli éloge au pouvoir de l’imagination (et comme elle ne ménage pas son budget, c’est bardé d’effets spéciaux !), à partir de 2 cartes du jeu DIXIT tirées au sort (ci-dessous), et en cherchant à coller à la structure narrative dite du « Voyage du héros » (ce qui est réussi)…
« Un voyage au monde des rêves »
Mélanie n’a jamais vraiment aimé dormir depuis son plus jeune âge. Tous les soirs, quand ses parents désiraient la mettre au lit, elle refusait toujours en rétorquant qu’elle ne comprenait pas à quoi dormir pouvait lui servir car elle ne pouvait pas jouer durant son sommeil. Sa mère lui répondait à chaque fois qu’elle se trompait et que de nouvelles aventures l’attendaient dans ses rêves. Mais il y avait un problème, Mélanie ne rêvait pas… ou plutôt elle ne se souvenait pas de ses rêves et elle avait juste l’impression d’être plongée dans le noir et de se réveiller quelques secondes seulement après avoir fermé les yeux. La petite fille de 10 ans détestait cette sensation d’avoir perdue de nombreuses heures sans n’avoir rien pu faire.
La veille de la rentrée scolaire, comme tous les soirs, les parents de Mélanie l’obligèrent à se coucher tôt afin d’être en forme pour le lendemain. Ce soir là cependant, la jeune fille par sa fenêtre aperçut une étoile filante traversant le ciel étoilé. Comme à chaque fois que ce phénomène se produisait, elle s’empressa de faire un vœu ,: celui d’avoir le plus beau rêve possible et inimaginable. Elle se dirigea ensuite vers son lit et se coucha, s’attendant à passer une nuit semblable à toutes celles qu’elle avait déjà vécues, c’est à dire vide de rêves.
Lorsqu’elle ouvrit ses yeux, elle ne se trouvait plus dans son lit et encore moins dans sa maison, mais dans une forêt aux couleurs automne. Il lui semblait reconnaître la forêt située à quelques pas de sa maison où il lui arrivait de se promener parfois avec son père et sa mère. Une lumière vive captura son attention à travers les branches ; elle l’appelait tel une abeille attirée par du miel (1). Elle s’enfonça un peu plus dans la forêt automnale sans crainte ni peur de l’inconnu. Mélanie avait enfin l’impression de partir à l’aventure ! Plus l’enfant s’avançait, plus la lumière s’intensifiait, jusqu’à l’obliger à fermer ses yeux quand elle avait atteint la source de cet éclat. Elle perçut derrière ses paupières fermées la disparition de l’éclat vif. Elle ouvrit alors doucement les yeux et resta stupéfaite face à ce qui lui faisait face. Son regard se porta tout d’abord sur les sabots et les longues jambes du cheval, puis il remonta sur son flanc aux couleurs de l’aube. Le cheval inclina son cou vers la petite fille et la fixa de ses yeux incandescents. Mélanie perçut alors un mouvement sur le flanc de l’animal et sous son regard émerveillé découvrit que de longue ailes se déployaient sur les deux flancs du cheval. Elle comprit enfin qu’elle avait en face d’elle un magnifique pégase, animal qu’on lui avait répété comme imaginaire, mais qui semblait si réel à ce moment précis. Elle se sentait attirée par le pégase et désirait approcher sa main de son museau et caresser sa tête afin de s’assurer qu’elle ne rêvait pas, et qu’il était bel et bien présent en face d’elle. La jeune fille tenta alors une approche vers l’animal légendaire, celui-ci la laissa faire et elle apposa enfin sa main sur son museau. A ce toucher, Mélanie fut fascinée et absorbée par les yeux couleur de
feu qui la fixaient toujours. Ele en oublia toute la forêt autour d’elle.
« Je t’attendais depuis longtemps Mélanie. »
Mélanie sursauta, elle chercha des yeux autour d’elle la personne qui venait de parler mais elle ne vit rien. Son regard se reposa sur celui qui était en face d’elle et une pensée inimaginable lui traversa l’esprit… et si…
« Est-ce toi qui vient de me parler ?», demanda-t-elle à l’animal.
« Oui c’est bien moi, cela fait plusieurs années que je viens dans cette forêt pour attendre ton arrivée.
– M’attendre, mais pourquoi m’attendre ?», questionna-t-elle
« Tu es la guerrière choisie par le monde des rêves pour sauver ce dernier de la maléfique sorcière qui est arrivée il y a quelques années » déclara le pégase.
« Mais pourquoi moi ? Je ne suis qu’une petite fille normale, je suis juste comme les autres !», affirma-t-elle avec conviction
« Non, tu es particulière. Tu es celle qui détient le pouvoir de l’imagination, il n’y a que toi qui peut nous sauver !», souffla-t-il en approchant un peu plus sa tête vers elle.
« Le pouvoir de l’imaginaire ? Mais qu’est-ce que c’est ? Je ne peux pas avoir de pouvoir, je ne suis même pas capable de rêver !», déplora Mélanie.
« Tu ne pouvais pas rêver parce que la méchante sorcière avait peur de toi et a décidé de t’empêcher de rêver, afin que tu ne puisse pas venir nous sauver ! », s ‘exclama le pégase
« Je comprends mieux alors pourquoi mes nuits étaient aussi vides de rêves! Que fais donc cette méchante sorcière dans le monde des rêves ?
– Elle vole les rêves de toutes les créatures vivantes et les oblige à obéir à tous ses ordres !
– Quelle méchante personne ! Mais même si je possède un pouvoir, je ne sais pas comment m’en servir, peut être que je n’en ai même pas !
– Tu sauras t’en servir quand tu en aura besoin ; le pouvoir de l’imagination est le pouvoir le plus puissant du monde des rêves, bien plus puissant que la magie de la sorcière ne t’inquiète pas !
– Si tu penses que je suis capable de vous aider, j’accepte de défier la sorcière… mais où se trouve-t-elle ? », demanda Mélanie.
« Il faut que je t’emmène dans le véritable monde des rêves, ici ce n’est qu’un passage imaginaire entre le monde des rêves et ta maison ! »
Mélanie, malgré son hésitation, décida de croire le pégase. Ce dernier lui inspirait la gentillesse et semblait dire la vérité, et puis son histoire se tenait car effectivement elle avait était incapable de rêver depuis toute petite. L’animal lui présenta son flanc et se coucha au sol, elle comprit alors qu’il attendait qu’elle monte sur son dos afin de partir vers le monde des rêves. Elle le chevaucha et s’assit confortablement entre les deux ailes majestueuses et puissantes. Pégase se mit soudainement à courir à travers les arbres puis atteignit une clairière, Mélanie eut tout juste le temps de l’entendre crier « accroche toi » qu’il s’envola vers le ciel grâce à ses magnifiques ailes. Accrochée de toute ses forces à son cou, la petite fille contempla le paysage qui s’étalait sous ses pieds, la forêt laissa place à la rue puis elle aperçu du ciel sa maison jusqu’à ce que cette dernière devienne un tout petit point. Pégase continuait de s’élever dans le ciel, toujours et encore plus haut parmi les nuages. Puis apparut à leur côté un point lumineux, puis encore un autre, Mélanie finit par être entourée de centaine voire de milliers de petits points lumineux dans le ciel.
« Ce sont les étoiles ! », déclara le pégase
« Waouh ! C’est magnifique !», cria Mélanie… des étoiles plein les yeux.
Puis Pégase s’arrêta en vol face à un pan de ciel vide sans éclats lumineux
« C’est l’entrée vers le monde des rêves », annonça-t-il.
« Je ne vois rien pourtant !», lui répondit la jeune fille en cherchant des yeux une porte ou quelque chose qui y aurait ressemblé.
« C’est parce qu’il faut que tu détruises cette partie du ciel », expliqua le pégase.
« Détruire le ciel ! Mais tu es fou c’est impossible ! », s’écria Mélanie, un air perplexe sur le visage (2).
« Si !, tu peux le faire grâce à ton pouvoir ! C’est ton rêve, tu peux tout faire dans ton rêve : c’est ça le pouvoir de l’imagination ! », hennit-il tout en survolant les étoiles face au ciel noir.
« Comment est ce que je peux faire ?», questionna-t-elle
« Pense à quelque chose qui pourrait détruire le ciel qui est devant nous ! »
Mélanie pensa très fort à un marteau qui s’enfonçait dans le ciel, mais rien ne se produisit.
« Je n’y arrive pas !», déclara-t-elle désolée.
-Pense plus fort !! cria t il. Je t’en pris fait vite mes ailes commencent à fatiguer ! »
Mélanie se concentra encore plus et se mit à penser encore plus fort. Un marteau apparut alors et frappa contre le ciel noir face à eux. Mais le marteau était bien trop petit pour réussir à casser un passage assez grand pour les laisser passer tous les deux.
« Ça ne fonctionne pas !», cria l’enfant tout en s’accrochant à la crinière du pégase.
« Pense plus grand Mélanie ! »
Mélanie se concentra encore plus fort et imagina qu’un marteau géant s’écrasait contre le ciel noir. Le marteau apparut alors et brisa un immense trou face à eux. La jeune fille poussa un cri de joie et le pégase entra dans la brèche. Mélanie se sentit perdre ses forces et ferma momentanément les yeux. Lorsque les rouvrit, elle s’aperçut que le monde sous ses pieds avait complètement changé. De grands arbres multicolores s’élevaient à travers une herbe bleue pastel. Elle apercevait des animaux qui lui étaient inconnus et qui levaient la tête vers le ciel à leur passage.
« Bienvenue dans le monde des rêves ! » s’exclama le pégase.
Le pégase continua de voler au dessus de nouveaux paysages, Mélanie aperçu des lacs et des forêts et elle crut même apercevoir un bout de désert et de mer un peu plus loin à l’horizon. Mais plus le » pégase avançait ,moins Mélanie n’apercevait de créatures vivantes. La nature disparaissait peu à peu pour laisser place à des forêts d’arbres morts et des clairières d’herbes noircies. Le pégase finit par se poser sur un nuage non loin d’un grand château qui flottait dans le ciel.
« Pourquoi la nature a-t-elle disparu par ici ? » , demanda la jeune fille.
« C’est à cause de la sorcière ; elle n’aime pas la nature alors elle a tout détruit avec sa magie. Les animaux sont obligés de partir de plus en plus loin et quitter leurs maisons pour ne pas disparaître eux aussi.
– Mais c’est horrible ! Pourquoi la méchante sorcière fait elle ça ? » questionna Mélanie les larmes aux yeux.
« Parce qu’elle est méchante, et qu’elle veut contrôler tout le monde. Nous avons refuser de lui obéir au tout début alors elle s’est vengée en faisant disparaître nos maisons », lui répondit le pégase en tournant son regard vers les terres noires s’étendant sous leurs pieds.
« Où se trouve t elle en ce moment ? », interrogea Mélanie avec une lueur de détermination dans les yeux.
« Dans ce grand château dans le ciel ; elle est arrivée avec il y a quelques années et en a fait sa forteresse.
– Alors nous devons y aller !»
Le pégase s’élança dans les airs vers le château. Il atterrit près d’un des murs de celui-ci et fit descendre Mélanie.
« Mais il n’y a pas de porte ! Nous ne pouvons pas rentrer par là, Pégase !
– Le château ne possède pas de portes ; la sorcière contrôle les allers et venus dans son château en utilisant sa magie pour faire rentrer et sortir les visiteurs », répondit le pégase
« Mais comment allons nous faire alors ? » déplora Mélanie en cherchant de ses yeux un moyen de rentrer dans l’immense château qui lui faisait face.
« La sorcière n’est pas la seule à avoir des pouvoirs ; toi aussi tu en possèdes ! »
Mélanie se tourna alors vers le mur et se concentra sur lui. Une porte apparut comme par magie en face du duo et s’ouvrit lentement et silencieusement devant eux. Mélanie et le pégase entrèrent dans le château avec discrétion tout en jetant de nombreux coup d’œil autour d’eux. Ils avaient peur de tomber sur un des gardes du château qui aurait pu signaler leur intrusion à la sorcière.
« Où est ce qu’on doit aller ?», s’enquit la jeune fille auprès de son compagnon ailé tout en observant avec attention le décor qui l’entourait.
« La sorcière est toujours dans la salle du trône, nous pourrions la surprendre en passant par la porte qui se trouve juste derrière celui-ci», suggéra l’animal
« Comment sais tu toutes ces informations ?», questionna-t-elle vivement et avec étonnement.
« Une de mes amies souris est entrée dans le château et l’a exploré à l’insu de la sorcière. Grâce à elle nous avons pu découvrir plein de choses. Malheureusement elle a voulu y retourner une seconde fois pour découvrir le point faible de la sorcière mais elle n’est jamais revenue», déclara le pégase avec un regard triste.
Mélanie scruta le regard larmoyant de pégase et se décida à faire tout ce qui était en sa possibilité pour aider les animaux du monde des rêves et les sauver des griffes de la sorcière. L’intérieur du château était lugubre, tout de noir et de gris foncé ; il n’y avait pas âme qui y vive. Le pégase la conduisit vers un couloir très étroit qui se terminait sur une toute petite porte.
« C’est la porte qui mène à l’arrière du trône de la sorcière», déclara le pégase.
« Elle est trop petite pour que tu passes par là ! Comment allons-nous faire ?
– Je vais passer par la grande porte de devant et attirer son attention, comme ça tu n’auras qu’à te faufiler derrière elle et la surprendre !
– Oui mais comment est ce que je peux ….. la surprendre… ? »
Mélanie n’avait pas finit sa phrase que le pégase était déjà parti à grande vitesse vers le couloir qui menait à la grande porte de la salle du trône. La panique l’envahit. Elle ne pouvait rien faire contre la sorcière à elle toute seule ; elle ne savait même pas comment utiliser correctement son pouvoir !
Les bruits de sabots de Pégase s’éloignaient de plus en plus jusqu’à devenir un infime son de claquement dans ses oreilles. Le silence s’installa et Mélanie paniqua d’autant plus en se demandant ce qu’elle allait faire pour combattre et vaincre la sorcière. Tout d’un coup elle entendit un hennissement et un gros bruit de portes qui claquaient. Elle sut tout de suite que c’était Pégase qui venait de rentrer dans la grande salle et qui faisait face à la sorcière. La jeune fille ouvrit avec lenteur la porte dont le bruit de grincement fût masqué par les sons de sabots et de hennissements provenant de l’intérieur. Elle s’avança prudemment et se retrouva face au dos d’un gigantesque dossier qui devait être le trône. Elle entendit tout-à-coup un bruit de rage et de colère mêlé au son de claquements d’ailes. En jetant un coup d’œil de l’autre coté du fauteuil royal, elle aperçut le pégase faire face à une femme habillée tout en rouge et noir qui agitait ses mains vers l’animal légendaire. Notre héroïne comprit qu’elle découvrait enfin à quoi ressemblait la sorcière ; cette dernière était très petite, peut être même plus petite que l’enfant, et portait sur son visage une expression effrayante. La méchanceté et le mal se lisaient sur ses traits ; des fumées noires sortaient de ses mains et tentaient de toucher le pégase qui parvenait, non sans difficulté, à les éviter. Mélanie paniqua. Ellke n’arrivait pas à se décider sur ce qu’elle devait imaginer pour pouvoir empêcher la sorcière de faire du mal à son ami. Elle s’imagina alors une cage pour enfermer la sorcière. Elle se mit à penser le plus fort possible pour qu’une cage apparaisse au dessus de la tête de la sorcière et emprisonne cette dernière. Avec soulagement elle vit la cage apparaître et tomber au dessus de la tête de la sorcière qui se retrouva enfermée. Mais Mélanie s’était trompée de taille et les barreaux de la cage étaient tellement espacés que la sorcière réussit facilement à sortir en se glissant entre eux. La femme se retourna vers la jeune fille et lui sourit cruellement.
« J’étais certaine qu’il se passait quelque chose, les animaux étaient bien trop heureux pour qu’il n’y ait pas une raison à ce soudain engouement.
– Je suis venue pour vous arrêter et sauver le monde des rêves !» s’écria Mélanie.
« Tu ne peux rien contre moi tu n’es qu’une petite fille qui a peur de tout !! cria la femme avec un sourire diabolique.
-Ne l’écoute pas Mélanie les animaux croient en toi et en ton pouvoir !», s’exclama le pégase qui continuait à slalomer parmi les nuages de magie noire qui cherchaient à l’attraper. »
Mélanie était complètement perdue ; peut être la sorcière avait-elle raison et qu’elle était sans pouvoir. L’hésitation de Mélanie fut fatal au pégase qui finit par se faire attraper par la fumée de la sorcière, et qui l’engloutit. Mélanie appela Pégase désespérée mais le silence lui répondit. Seule une fumée noire et dense lui faisait face et commençait à emplir toute la salle. La jeune fille fut prise de panique. Ele ne savait pas quoi faire et la fumée emplissait de plus en plus son champ de vision, l’empêchant de voir ce qui se passait autour d’elle. Elle se mit à espérer qu’un immense aspirateur apparaisse pour la débarrasser de toute cette fumée. C’est suite à cette pensée qu’elle fut surprise d’entendre le bruit d’un aspirateur se mettre en marche non loin d’elle. Peu à peu la fumée disparaissait et lui laissa apercevoir la scène qui se déroulait face à elle ! L’aspirateur auquel elle songeait quelques secondes plus tôt était réellement en train de l’aider à se débarrasser de la fumée !
La silhouette de la sorcière réapparut peu à peu face à elle, ainsi que celle du pégase qui était allongé sur le sol à quelque pas de Mélanie. Cette dernière s’élança au coté de l’animal légendaire pour s’assurer qu’il allait bien mais elle se rendit très vite compte qu’il avait perdu conscience. Notre héroïne tourna ses yeux vers la sorcière qui tentait de se débarrasser de l’aspirateur sans résultat.
Tout d’un coup, l’enfant comprit que les pouvoirs de la sorcières ne pouvaient rien contre les siens et que, comme Pégase le lui avait affirmé plus tôt, c’était elle qui était la plus forte. Mélanie fit face à la sorcière qui lui jetait un regard noir.
« Vous ne pouvez rien contre moi !», s’exclama la jeune fille
« C’est ce que tu crois, je suis plus puissante que toi et je vais gagner ce combat », rétorqua la sorcière avec un sourire
« Eh bien c’est ce que nous allons voir ! »
... même si la magie noire était puissante, qu'est-ce que la femme pouvait faire contre l'imagination débordante d'une enfant qui était déterminée à sauver le monde des rêves ?
Mélanie se mit à penser très fort et fit apparaître une vague géante qui se déversa sur la sorcière. Cependant, cette dernière eut le temps de se protéger avec sa fumée noire et en ressortit indemne. La femme riposta en lançant sa magie noire vers la jeune fille qui eut tout juste le temps de créer par la pensée un bouclier la protégeant, elle et Pégase, encore inconscient. C’est ainsi que pendant plusieurs minutes les deux adversaires continuèrent de se battre, magie noire contre pouvoir de l’imagination. Mélanie s’aperçut que la sorcière commençait peu à peu à reculer face à ces coups et perdait de la force dans ses attaques contre elle. En effet, même si la magie noire était puissante, qu’est-ce que la femme pouvait faire contre l’imagination débordante d’une enfant qui était déterminée à sauver le monde des rêves ? La sorcière se retrouva tout d’un coup coincée contre l’un des murs de la salle du trône. Mélanie comprit que c’était le moment de porter le coup final. La sorcière devait avoir comprit la même chose car elle se mit à rassembler avec ces dernières forces toute la magie noire qui lui restait. Quant à Mélanie, elle se mit à penser le plus fort possible à une magie blanche qui ferait disparaître à tout jamais la méchante femme qui était face à elle. Les deux rivales lancèrent leur magie en même temps et les deux fumées se rencontrèrent dans un bruit
assourdissant. Aucune des deux ne voulait abandonner et l’enfant commençait à croire qu’elle n’y arriverait jamais jusqu’à ce qu’elle entende un bruit sourd provenant de derrière elle. Elle se mit alors à tendre l’oreille et comprit que le pégase s’était réveillé et qu’il était en train de l’encourager.
« Tu peux le faire Mélanie, tu es spéciale, tu es l’élue, tu es la seule à pouvoir le faire ! La sorcière ne peut rien contre toi, tu es la plus puissante des deux ! »
Mélanie fut touchée par ces encouragement set redoubla d’effort pour vaincre la sorcière. La fumée de magie blanche gagna de plus en plus de force face à celle de magie noire. Et finalement, la magie de Mélanie recouvrit complètement celle de la sorcière qui fut engloutie dans une épaisse fumée blanche. Mélanie s’écroula au sol sous le coup de l’épuisement et fut très vite rejointe et soutenue par le pégase qui ne cessait de lancer des regards vers la fumée blanche qui entourait la sorcière. Au fil des secondes la fumée se dispersa et les deux compagnons regardèrent avec surprise l’endroit où était censé se tenir la méchante femme. Mais le problème, c’est qu’il n’y avait plus rien. La sorcière avait tout simplement disparu. Elle avait enfin quitté le monde des rêves. C’est avec joie que Mélanie enlaça le cou du pégase pour lui exprimer sa joie… mais cette dernière fut de courte durée car elle sentit un vertige la prendre. Inquiète elle se recula pour signaler au pégase son problème mais ce dernier semblait lui sourire avec tendresse.
« Ne t’inquiète pas, Mélanie, tout vas bien. Tu nous as sauvé et les animaux du monde des rêves ne sauront jamais comment te remercier. Mais il est temps pour toi de retourner dans le monde réel… Le soleil est en train de se lever et tes parents vont bientôt venir te réveiller», lui expliqua son ami.
« Mais je ne veux pas partir ; je veux rester et découvrir ton monde ! Laisse moi rester à tes côtés s’il te plait… », supplia la jeune fille.
« Je suis désolé, mais je ne peux pas te garder avec moi. Mais ne panique pas, nous nous reverrons très bientôt, quand tu replongera dans le monde des rêves », la rassura le pégase.
– Mais si jamais je n’arrive pas à rêver ! », s’exclama la jeune fille dont la vision était de plus en plus troublée.
« C’est la sorcière qui t’empêchait de rêver. Dorénavant tu pourras venir nous rendre visite toutes tes prochaines nuits », lui répondit son ami. « Passe une bonne rentrée et rendez vous dans un prochain rêve », ajouta-t-il avec un regard malicieux.
Mélanie fut prise d’un vertige encore plus fort que les précédents et ferma ses yeux pendant un court instant. Lorsqu’elle rouvrit ses paupières, elle s’aperçut qu’elle était de retour dans sa chambre et qu’elle avait bel et bien quitté le monde des rêves.
« Mélanie est-ce que tu es réveillée ? », demanda sa mère avec un voix douce à travers la porte de sa chambre.
« Oui je suis réveillée maman ; je me lève tout de suite ! », s’exclama (3) la jeune fille avec entrain.
Oui, Mélanie était triste d’avoir quitté Pégase, mais si elle avait compris ce que ce dernier lui avait dit, elle serait dès ce soir de retour dans le monde des rêves pour de nouvelles aventures !
Notes (gentiment amusées) de l’éditeur du texte :
(1) Les abeilles sont plutôt attirées par les fleurs que par le miel (tout comme les vaches ne boivent pas de lait, etc.), mais comme on est dans le monde des rêves, on ne dira rien.
(2) L’auteure Élodie prétend donc que l’on peut s’écrier tout en ayant un air perplexe. Celles et ceux qui y parviendront sont priés de lui envoyer une photo pour confirmer.
(3) On aura noté que la jeune fille « s’exclame » beaucoup. Mais là, c’est la dernière fois pour aujourd’hui 🙂