Retour sur le concert au Fuzz’Yon du samedi 7 décembre

Une excellente mise en bouche

Alors que la fameuse cité Napoléonienne avait prévu d’accueillir dDamage qui a finalement dû annuler sa venue, l’équipe du Fuzz’Yon a eu la bonne idée d’inviter les Vendéens d’Exop afin d’assurer la première partie. Dans une sombre ambiance lumineuse, le groupe composé de deux rappeurs et d’un mixeur, a su donc nous délivrer un live très efficace mélangeant électro et rap pour bien introduire la soirée !

Al’Tarba X Senbei, deux parcours talentueux pour un duo évident

Le 8 février 2019, un album alliant un style électro au Hip-hop fait son arrivée chez le label indépendant Banzaï Lab. Nommé Rogue Monster, le projet nous est signé par les deux compositeurs talentueux Al’Tarba et Senbeï. Avant de témoigner du tempérament de ce duo admirable, intéressons-nous individuellement à ses auteurs :

Senbeï

Tout d’abord il y a Senbeï, beatmaker sur le marché du disque depuis 2008 avec cinq E.P et cinq albums (dont deux signés chez Banzaï Lab). Mais c’est n’est pas tout, Senbeï est aussi l’auteur de productions avec des artistes tels que le collectif Droogz Brigade ou encore Odezenne.

Qu’en est-il alors de ses influences ?

On remarquera d’abord l’empreinte majeure du hip-hop qui se ressent dans nombreux de ses albums. On retrouve par exemple plusieurs collaborations avec des rappeurs tels que Miscellaneous (membre de Chill Bump) ou YouthStar. Mais s’il y a bien un thème récurrent chez Senbeï, c’est celui de la culture nipponne. Ce pays est aussi bien lié à l’artiste par son surnom et ses tatouages que par ses créations, avec par exemple Ningyo, un quatrième album aux multiples sonorités à connotations japonaises.

Senbeï

Quelques mots de Senbeï :

Qu’avez-vous pensé du public de la Roche-sur-Yon ?
C’était cool ! Je n’avais jamais joué ici je crois, et, du coup, on ne savait pas comment ça allait se passer. C’était la première fois qu’on jouait ici, dans cette salle, dans cette ville et c’était cool, ouais ! Y’avait plein de gens, c’était le bordel !

Comment le duo s’est-il formé ?
En fait on se connaissait depuis un moment, et puis on avait des affinités, et à un moment on s’est dit vas-y viens on fait un morceau ensemble comme ça, pour voir quoi ! Et, en fait, de fil en aiguille c’est devenu un album, et plus on composait les morceaux plus on se disait, on va les jouer en live et ça va défoncer ! Et en fait ça s’est construit hyper naturellement !

Quelques projets futurs ?
Je ne sais pas ! Moi j’ai plein de projets en cours j’ai un nouveau truc qui arrive l’année prochaine, j’ai un autre groupe qui tourne beaucoup qui s’appelle Smokey Joe and The Kid, et qui ressort un album l’année prochaine donc on va refaire une tournée pendant au moins 2 ans.
Jules c’est pareil hein, il n’y a pas que moi. Il sort un album en février avec un rappeur qui s’appelle Swift Guad. Ils vont commencer à tourner il est en train de faire un album tout seul.
En fait tous les deux on fait trop de trucs, faudrait qu’on se cale parce qu’on aimerait bien bosser ensemble, et tout le monde voudrait qu’on fasse un deuxième album ! Je pense qu’un jour on le fera mais on ne sait pas quand, on se donne le temps et puis voilà !

Al’Tarba

Beatmaker comme son confrère, il n’en est pas à son premier projet puisqu’il compte déjà 10 ans de carrière dans la musique. En plus d’avoir réalisé de nombreuses productions pour des rappeurs tels que Hugo Tsr, Nekfeu ou encore Swift Guad, le Toulousain de 28 ans (lui-même rappeur dans le collectif Droogz Brigade) en est déjà à son cinquième album et à sa deuxième EP (*). Al’tarba se distingue de ses confrères grâce à ses nombreuses influences électro/hip-hop qui apportent une grande richesse à son travail. On constate d’ailleurs dans ses productions des similarités avec des groupes tels que Chinese Man ou Tha Trickaz.

* EP = format plus court que celui d’un album
Al’Tarba

Un duo inévitable

 En sachant tous cela, l’origine de cette union ne peut alors nous apparaître que plus clairement. Une fois sur scène, les deux amis sont admirablement polyvalents et capables d’utiliser guitare, pads, batterie ou même des instruments plus insolites tel que le thérémine. Al’Tarba et Senbeï sont donc deux artistes qui savent parfaitement tirer profit de leurs années d’expérience dans le monde de la musique afin de délivrer le concert parfait !

L’avis des spectateurs

Connaissiez-vous déjà les groupes avant ce concert ?
MARGAUX : Non pas du tout, j’ai à peine écouté sur Spotify et comme cette première partie était totalement imprévue, je ne les connaissais pas du tout.
SIMON : Bien sûr Al Tarba, oui !
MANU : Oui, je connaissais les deux.
PIERRE-YVES : Senbeï, oui ! Ça fait un moment que je les ai découverts sur Facebook, et je suis tombé amoureux d’un morceau. En fait sur le son These people, ils samplent un petit passage d’un morceau de Jacques Brel qui s’appelle Ces gens-là, et j’ai suis tombé complètement raide dingue de ce truc-là !
BASTIEN : Absolument pas et je n’avais même pas écouté avant de venir !

Qu’avez-vous pensé de ces concerts ?
MARGAUX : Écoutez, je suis pas du tout rap, et pourtant c’était une petite ambiance assez sympa, et vu qu’il y avait peu de monde ça faisait très convivial ! Et puis franchement je n’ai jamais été déçue par le Fuzz’yon.
MANU : Excellent ! Pas assez long ! Mais ce n’est jamais assez long de toute façon !
BASTIEN : C’était formidable ! Je ne m’attendais à rien et je n’ai pas été déçu ! Je ne connaissais pas du tout, je ne savais même pas que c’était de l’électro. Enfin, il y avait un mélange de beaucoup de styles dont de l’électro que j’apprécie particulièrement et même les jeux de lumières étaient fous ! J’ai trouvé ça vachement stylé.
PIERRE-YVES : J’ai adoré ! En fait j’avais un petit peu peur parce qu’avec les beatmakers, je redoute toujours un peu que ce soit très statique sur scène — et là le duo fonctionne super bien et ils ont vraiment mis le feu ! Ils sont vraiment en osmose avec le public et ça c’est cool !
SIMON : C’était un bon show, et y’a même eu un peu de pogo ! Rogue Monster le dernier album d’Al’Tarba et Senbeï, était très attendu, et, du coup, il était très présent donc ça fait plaisir ! Ça a mis un peu de temps à se décanter, après c’est le Fuzz’yon c’est une petite salle, c’est assez chaleureux, donc vraiment un bon concert.

Lucile Chatellier-Lang et Zéphir Tanquerelle