Comment écrire une histoire pâtissière, calorique et temporelle (recette)

Clara Soulard, étudiante en licence Métiers de l’édition, s’est livrée à l’exercice consistant à inventer une histoire à partir de la structure narrative dite du » Voyage du héros ». Résultat : une histoire pâtissière et calorique (dont vous ne cherchez pas la vraisemblance) qui va vous achever en cette période fête et de réveillons… Burp ! 

La Recette / Étapes (ingrédients) :

 Acte 1. L’Exposition
Monde : Actuel / Époque contemporaine (année 1916, Bataille de Verdun)
Personnages :
Héros : Mirabelle, petite fille de 8 ans
Autres :

  • Le Soldat : Spritz Le Poilu
  • Le pâtissier magique
  • Mamie Streusel
  • Le général Munster
  • Le chat Kouglof

Acte 2. L’élément déclencheur et la quête
Incident déclencheur : Mirabelle jouait à cache-cache avec ses cousins. Elle trouve une vieille caméra dans le grenier et actionne le film.
Mentor : Spritz Le Poilu aide Mirabelle à retourner à son époque.
Objet de la quête : Aller à la recherche du pâtissier magique vivant au sommet du Mont Quetsches pour faire une tarte qui l’aidera à retourner à son époque.

Acte 3. Trouvaille du trésor et retour au monde ordinaire
Mirabelle réussit à trouver le pâtissier magique malgré les péripéties.
Le pâtissier magique fait une tarte aux quetsches temporelle qui renvoie Mirabelle à son époque.
Pour cela, elle doit manger une part de cette tarte aux prunes qu’elle déteste.

Mélangez tout ça, et voici l’histoire :

Mirabelle est une petite fille de 8 ans, curieuse, têtue et qui déteste les prunes. Comme tous les ans, pour les vacances de la Toussaint, sa mère l’emmène chez ses grands-parents à Verdun, accompagnée de son fidèle acolyte à quatre pattes, Kouglof. Et comme à son habitude, mamie Streusel fait toujours des tartes aux Quetsches… Une horreur pour la petite qui déteste les prunes !
Un après-midi, alors qu’elle jouait à cache-cache avec ses cousins venus la retrouver pour le week-end, Mirabelle monte au grenier se cacher. Sous un drap recouvert d’une épaisse poussière, elle découvre une ancienne caméra et des galettes usées par le temps portant la mention « souvenirs de famille, Verdun, 1916 ». Obnubilée par ce trésor, Mirabelle actionne la caméra et contemple les films en noir et blanc redonnant vie au passé. Alors interrompue par Mamie Streusel qui déclare l’heure du goûter, Mirabelle s’empresse de couper la caméra pour redescendre. Quand soudain… Alors qu’elle tente de retirer la bobine, elle est aspirée par la caméra, qui la plonge en 1916, à l’époque de la Bataille de la Choucroute ! La porte étant restée ouverte, ses cousins entrent dans la pièce et coupent la camera ignorant la disparition de leur cousine.
Voilà que Mirabelle fait un bond dans le passé et atterrit au temps de la Bataille de la Choucroute, opposants les Français aux Allemands !
Livrée à elle-même dans les rues de Verdun, Mirabelle rencontre Spritz Le Poilu, un jeune soldat à la peau bicolore ayant participé à la Bataille de la Choucroute. Intrigué de voir cette petite fille seule à la tombée de la nuit au beau milieu du chaos, il s’empresse de l’emmener avec lui pour la protéger. Tous deux emmitouflés dans une couverture près du feu, Spritz questionne Mirabelle : Où sont tes parents ? Que fais-tu seule au milieu d’une bataille ? Où vis-tu ?
Mirabelle raconte sa folle expérience à Spritz Le Poilu. Celui-ci peine à la croire mais veut bien l’aider à retourner à son époque. Une rumeur dit qu’un pâtissier magique vivrait en haut du Mont Quetsches et qu’il aurait des pouvoirs particuliers, et d’ailleurs plusieurs personnes se seraient éclipsées en lui rendant visite.

Le lendemain, Mirabelle attrape Kouglof, le met dans son sac et prend la route avec Spritz Le Poilu pour rencontrer ce fameux pâtissier. Sur leur chemin, ils tombent nez-a-nez avec le général Munster et de ses bataillons qui les traquent. Pour les semer Mirabelle et Spritz utilisent tous les moyens : lancés de Bretzels, de boulettes de knacky… Mais en vain. Ils se réfugient dans une grotte, le temps d’échapper aux garnisons de lardons. Le général Munster et son bataillon s’éclipsent à leur tour pour se mettre à l’abri, abandonnant leurs recherches. Ils tombent en chemin sur Granny, un paysan du coin, qui les conduit au sommet du Mont Quetsches. En arrivant au sommet du Mont Quetsches, Mirabelle découvre une maison faites de pain d’épices, décorée de bonbons, de friandises et de biscuits.
Le pâtissier magique leur ouvre la porte :
« Que puis-je faire pour vous ? » demande-t-il.
Mirabelle explique qu’elle doit retourner à son époque et que Spritz l’a emmené jusqu’à lui car des rumeurs racontent qu’il aurait des pouvoirs particuliers. D’abord sceptique, le pâtissier magique a une idée (et d’ailleurs il s’écrie) :
« Je crois avoir une idée ! Attendez-moi ici… « .
Le pâtissier revient avec dans les bras un gros et vieux livre de pâtisserie. À l’intérieur, il trouve une recette correspondant parfaitement au besoin de Mirabelle : une tarte aux quetsches temporelle !
Le pâtissier magique passe alors aux fourneaux  :

• 250 g de pâte brisée
• 200 g de sucre semoule
• 10 grosses quetsches
• 50 g de semoule de blé très fine
• 10g poudre temporelle

Sous une fumée farineuse, la tarte est enfournée !
Le pâtissier magique explique à Mirabelle que pour retourner à son époque, elle doit manger une part de Tarte aux Quetsches. Le comble pour une petite fille qui déteste les prunes… Ce moment est pour elle un supplice mais il est nécessaire si elle souhaite retourner chez elle.

Une fois la tarte sortie du four, le moment est venu de dire au revoir à son ami, Spritz Le Poilu et
ne manque pas de le remercier pour son aide. Elle bouche son nez, croque à pleine bouche dans la part de tarte. D’abord emprise d’un délicieux goût sucré, elle ferme les yeux fort fort fort… Si fort qu’en les ouvrant, elle se réveille allongée dans le grenier, avec Kouglof dans les bras. Le temps s’était arrêté. Mirabelle est d’abord triste mais émerveillée… Oui, émerveillée d’entendre de nouveau mamie Streusel crier l’heure du goûter :
« Les enfants, c’est l’heure de goûter, qui veut de la tarte aux Quetsches ?
– Moi moi moi ! « ,  s’écrie Mirabelle.
Eh bien quoi ? Vous êtes surpris ? Qui oserait refuser une tarte comme celle-là !


Note de l’éditeur :
Hé, Clara ! : l’emploi de la pirouette « c’était un rêve » pour se sortir d’une fiction devrait être interdit au niveau mondial et même être puni sévèrement tant c’est une combine utilisée par 99,999% des débutants. Cela ira pour cette fois ; on n’en fera pas mention pas dans votre  dossier, mais c’est bien parce que c’est la période des fêtes…