Chronique Lambert Wilson 3/4 : Hiver 54, l’abbé Pierre : un cri du cœur

Réalisateur de Hiver 54, l’abbé Pierre (1989), Denis Amar met en scène l’appel mythique de l’abbé Pierre pour sauver les sans-abris de la dureté de l’hiver 1954. Un combat émouvant qui résonne encore aujourd’hui.

L’abbé Pierre est le premier rôle de Lambert Wilson dans le domaine religieux. Tourné avant Des hommes et des dieux (2010), ce rôle change son point de vue du dogme ecclésiastique. Preuve en est, il se baptise pendant le tournage. Un véritable appel à l’espoir. Ce film expose la dure réalité de ce monde et le pouvoir qu’un seul homme peut avoir dessus.

Denis Amar a choisi de se centrer sur l’être humain, sa bonté et l’altruisme dont il est capable de faire preuve. Au contraire de Xavier Beauvois qui s’attache davantage à la religion qu’à l’homme en lui-même. Dans Hiver 54, l’abbé Pierre, la religion n’est qu’un moyen de rassembler. Elle passe au second plan, après l’abbé Pierre en tant qu’individu. Un homme généreux, défenseur des pauvres, incarnant certes les valeurs de l’Eglise, mais aussi celles d’un peuple tout entier.

Mes amis, au secours !”. Retransmis à l’identique de celui originel, l’appel de l’abbé Pierre donne un espoir, et questionne la manière dont chacun vit et agit. “Moi, je crois aux miracles” lâche, l’abbé Pierre, le créateur d’Emmaüs. Un espoir pour ceux qui en ont besoin, un espoir que ces valeurs deviennent universelles, un espoir que chacun peut encore devenir bon, un espoir que la société peut évoluer. Un miracle ne se construit pas seul. La persévérance d’un homme peut soulever un mouvement solidaire et massif, qui rassemble des communautés de toutes distinctions : des riches comme des pauvres, des ouvriers comme des cadres, des sénateurs comme des abbés …

Blandine Dumoulin et Léa Bragas