[Culture-ciné par] Maëlle : « Écrire pour exister : un hymne à la tolérance qui abolit les différences ».

D’après l’œuvre originale de Freedom Writers, Écrire pour exister de Richard LaGravenese, qui mêle adolescence et drame, est saisissant. Basée sur une histoire vraie, cette guerre des gangs californiens balaie les préjugés sur les communautés latinos.

Ils sont dans des gangs et écrivent pour exister : tel est le sujet de ce récit sorti en 2007 et inspiré de la destinée d’Erin Gruwell, une jeune femme idéaliste qui fait ses débuts dans l’enseignement en Californie au sein d’une classe d’élèves défavorisés, tous déjà embrigadés dans des logiques de gangs et qui refusent toute forme d’autorité. Ses élèves l’ignorent superbement et se regroupent en clans, prêts à s’affronter au moindre prétexte. L’ambiance se dégrade au fil des jours, en dépit des efforts sincères et maladroits d’Erin pour prendre en main cette classe d' »irrécupérables ». Un incident mineur met finalement le feu aux poudres, donnant du même coup à Erin l’occasion d’ouvrir le dialogue avec les jeunes. Avec tact et humour, Erin parvient à instaurer avec la classe un vrai rapport de confiance. Pas à pas, à travers l’usage de la parole puis de l’écriture, elle accompagne ses élèves dans une lente et délicate reconquête de leur amour propre, libérant en eux des forces, des talents et une énergie insoupçonnés…
Elle a fait publier les journaux intimes qu’ils ont écrits dans sa classe et c’est ainsi est paru le  livre original intitulé The Freedom Writers. 

Très sentimental sur les faits réels, avec des sentiments lourds et des démonstrations un peu pâteuses sur les conséquences du communautarisme, de la pauvreté et de la violence qui en résulte, Écrire pour exister exagère sans doute la réalité : des champs contre champs continuels sont utilisés pour traduire les tensions ; des gros plans constants s’attardent sur les émotions. De plus, le sauvetage de cette classe par l’action quasi surhumaine et incroyable de sacrifices de la part de la jeune professeur peut paraître irréaliste, vu le contexte dans lequel elle est arrivée. Enfin, l’ensemble des actions est assez prévisible.

Ces reproches posés, Écrire pour exister reste passionnant car il sensibilise à la similitude des positions sociales et culturelles partagées par tous. Les préjugés raciaux au sein de la classe disparaissent progressivement. C’est un hymne à la tolérance qui rappelle au public que, malgré toutes leurs différences, les hommes sont capables de travailler ensemble pour construire un monde d’amour plus juste, plus tolérant et permettant le progrès social.
Lorsqu’on regarde ce film, on ne peut pas s’empêcher de penser à « Esprits rebelles » avec Michelle Pfeiffer qui traitait d’un sujet similaire ; à savoir l’arrivée d’une nouvelle prof chargée de prendre en main une classe difficile où sont regroupés des élèves appartenant à des minorités ethniques connaissant la ségrégation et la violence des gangs. Contrairement à son successeur, “Esprits rebelles” ne retraçait pas des faits réels et là aussi concernant le scénario, il ne fallait pas s’attendre à d’énormes surprises. Mais cette fois Richard LaGravenese en collant au réel, est bien plus convaincant.

Maëlle Lesourd–Avril