Dans le film récemment sorti, Brexit, Toby Haynes nous propose une explication du vote « Leave » (de sortie de l’UE donc) au référendum de 2016 qui s’est tenu en Grande-Bretagne.

Le réalisateur précise au début du film « Cette fiction est inspirée d’événements réels et d’entretiens avec des acteurs-clés – Certains aspects des dialogues des personnages et des scènes ont été imaginés pour l’adaptation à l’écran ». Ce film nous raconte l’histoire de Dominique Cummings, joué par Benedict Cumberbatch (Sherlock Holmes dans la série éponyme), partisan du Brexit et aux méthodes novatrices. Il va en effet utiliser les technologies toutes nouvelles de ciblage électoral mises au point par Cambridge Analytica (par sa filiale canadienne dans le film), cette société va lui proposer de « cibler des électeurs jamais atteints », les fameux « laissés pour compte » qui ne croient plus en la politique (3 millions de personnes au Royaume-Uni) [1]. La société va donc « tester à grande échelle » son programme qui permet de montrer aux utilisateurs de Facebook des publicités ciblées, ainsi chaque utilisateur aura une publicité différente en fonction de ses centres d’intérêts récents. Dans ce film on découvre donc qu’un génie tel que Dominique Cummings peut faire basculer une élection perdue d’avance en une victoire en utilisant les nouvelles technologies. Qualifié de « génie démoniaque » cette personne est à l’origine des fameux bus où il était écrit (et c’est d’ailleurs faux) : «Donnons les 350 millions de livres que nous versons chaque semaine à l’UE à notre système de santé».
Ce film, à la fois glaçant de réalisme quant à l’avenir de nos démocraties et révélateur de l’espace toujours plus grand que prennent les réseaux sociaux n’en reste pas moins fascinant et le personnage de Dominique Cummings est magnifiquement interprété.

[1] Sur 42 millions d’inscrits sur les listes électorales

> Cet article est lié à la conférence de l’Université permanente du 16 mai 2019.