Le recrutement pour le djihadisme s’effectue principalement sur Internet, sous l’action de recruteurs, mais la plupart du temps, ce sont les jeunes eux-mêmes qui petit à petit se radicalisent via les réseaux sociaux.

Premièrement, la future recrue trouve des vidéos sur Internet, et là, le bourrage de crâne, à base de complots sur à peu près tout et n’importe quoi : sur l’idée que le monde est dirigé par un ordre supérieur, sur la société de consommation ou sur le fait que le logo de la marque Coca-Cola à l’envers signifie “No mecque” en Arabe. Les plus faibles psychologiquement et les jeunes sans recul tombent facilement dans le piège des djihadistes. De là, ils s’inscrivent sur des groupes sur les réseaux sociaux, où des membres de l’État Islamique les contactent, leur promettant monts et merveilles s’ils viennent accomplir le djihad, et un meilleur accompagnement une fois arrivé en Syrie. Pour les jeunes femmes, on propose de les marier à des hommes, en leur vantant une vie luxueuse, et sans danger de mort, puisque les femmes ne combattent pas ; leur seul rôle étant d’enfanter les “lions” de l’État Islamique qui prendront la relève. Ces jeunes enfants baignent très tôt dans la culture islamique et perpétuent ainsi le mouvement.

Les recruteurs djihadistes ciblent aussi les profils des adolescents sur les réseaux sociaux et ajustent leur discours selon la personnalité de ceux-ci. “Par exemple, les filles qui indiquent sur leur profil Facebook leur volonté de s’engager pour des causes humanitaires, pour aider ou soigner les autres, sont repérées et abordées sous cet angle altruiste » explique Dounia Bouzar, anthropologue et présidente du CPDSI (Centre de Prévention des Dérives Sectaires liées à l’Islam). Une fois les victimes trouvées, pour la plupart sur le net, il s’agit de poursuivre l’endoctrinement jusqu’au bout.

On peut tout de même tirer un profil type du jeune susceptible de subir un endoctrinement sur le djihad : « Il suffit d’un deuil, d’une mauvaise passe, d’une dépression, d’une fêlure pour basculer. Il y a aussi des gamins qui se sentent exclus en France, isolés et introvertis. Un jour on les appelle “mon frère” et on leur dit de venir jouer à la guerre où on les présentera comme des héros. » expliquent Lila Msissou et Axel Royer, journalistes d’un documentaire « Jeunes, français et djihadistes : les nouvelles recrues de l’État Islamique »...

Cet article est lié à > la conférence de l’Université permanente du 25 avril.


Sources :

Hertel Olivier, “Cyber-terrorisme : un recrutement en 4 phases”, le 16 novembre 2015 (consulté le 28 février 2019).

Vaillant, Frantz, “Djihadisme : processus de recrutement, mode d’emploi”, le 6 mars 2015 (consulté le 28 février 2019).

Le Journal du Dimanche, “Au cœur des réseaux de recrutement de Daesh”, modifié le 20 juin 2017 (consulté le 28 février 2019).