Au cours des vacances de février je me suis rendue chez un ami pour quelques jours. Celui-ci habite encore chez ses parents et j’appréhendais donc la rencontre. Allais-je être acceptée ? À peine la porte franchie que je me retrouve nez à nez avec son père avec lequel je reprends en canon “Hello darkness my old friend” après 30 secondes de discussion. Le séjour s’annonce prometteur. Après un rapide tour de la maison, nous montons à l’étage et j’y découvre une mezzanine avec une superbe table faite à partir d’une bobine de fils électrique et agrémentée d’un dessus en capsules de bières. “C’est là où je fais mes soirées” m’annonce mon ami. “Quoi, tes parents te laissent faire des soirées là ?” je rétorque, stupéfaite. Il y a même deux ateliers, un où sa mère peint et bricole et un autre pour son père, membre d’un groupe de rock, où il retape des guitares à ses heures perdues. Déjà éberluée, je ne suis néanmoins pas au bout de mes surprises. Nous rejoignons sa mère dans l’atelier, et là, stupeur : sa mère est train de rouler…  un joint. J’essaye tant bien que mal de garder un visage neutre tandis que mon hôte fait la conversation, avant d’aller nous chercher des bières. Une fois installés, il se roule un joint à son tour. Visionnez la scène : moi assise sur mon tabouret dans l’atelier empli de peintures, une bière à la main, entourée d’une mère et de son fils en train de fumer un joint ensemble. Ils me proposent même de fumer avec eux, offre que je refuse poliment tandis que je cramponne ma bière comme une bouée de sauvetage. Je me convaincs qu’il s’agit d’une pratique locale et que je dois m’adapter à des coutumes plus exotiques, par respect pour leur hospitalité. J’espère juste qu’il saura s’adapter aux coutumes de ma famille britannique et qu’il ne tentera pas de fumer nos feuilles de thé …

 

Francesca Bruce