À 20 ans, tu n’es pas censé vivre des trucs bizarres ou exceptionnels. Tu es censé te préoccuper de tes cours, de tes petits soucis et de tes amis. Et pourtant, parfois la vie te réserve quelques surprises pas forcément plaisantes.

Faisons un petit retour dans le temps… on est début septembre, peu de temps après la rentrée. Il fait chaud… très chaud, retenez seulement cela pour le moment. Nous arrivons ensuite milieu septembre : il fait encore assez chaud et beau, depuis quelques jours, à chaque fois que je rentre dans le hall de mon immeuble, à peine la grande porte passée, une odeur survient, une odeur désagréable. J’ai d’abord pensé à une odeur de poubelle et ne m’en suis pas plus préoccupée que ça.

Les jours passent, l’odeur persiste, ce n’est donc clairement pas une odeur de poubelle. Je pense alors avec mes amies à un petit animal mort quelque part dans l’immeuble. Les jours se transforment petit à petit en semaines, l’odeur est de plus en plus forte, à tel point que je suis obligée de me couvrir le nez si je ne veux pas vomir et que j’appréhende d’ouvrir cette porte. Certains jours il fait plus froid, l’odeur est moins présente. Un autre jour ça sentait la javel dans le couloir, je me suis alors dit que l’agence avait enfin fait quelque chose. Mais l’odeur était toujours là. Puis vinrent les mouches. Digne d’un film d’horreur : au moins une vingtaine de mouches dans le hall, si ce n’est plus, jusqu’au moment où elles ont commencé à rentrer dans mon appartement, au moins une dizaine chaque jour. J’ai beau les tuer ou les faire sortir rien n’y fait. Et cette odeur toujours aussi présente, je n’ai même plus envie de rentrer chez moi, j’ai l’impression d’avoir l’odeur partout sur moi. Ne tenant plus, je décide d’appeler l’agence voyant que personne ne réagit. Lorsque j’explique le problème, on me dit d’acheter du produit à mouche.

Au final, il aura fallu plusieurs appels et visites à l’agence pour que celle-ci réagisse au bout d’un mois. Un soir en rentrant des cours, nous avons vu un camion de pompier, les flics et la conseillère de mon agence devant chez moi. Les pompiers et la police ont fait plusieurs allers-retours dans l’immeuble, on se serait presque cru dans Esprits criminels avec les gants bleus, les masques, la grande échelle et les lances à eaux avec lesquelles les pompiers ont nettoyé leurs rangers après avoir visité l’appartement concerné. Puis, entendre en cours une camarade dire que les flics avaient retrouvé un cadavre qui était là depuis un mois, puis un autre camarade renchérir « Ah oui tu parles du gars liquide ? », merci aux fortes chaleurs. Résultat ? Mon voisin du dessus est mort. Imaginez le carnage, j’ai donc vécu pendant un mois avec un mort au-dessus de ma tête. Inattendue et improbable comme première expérience d’étudiante dans son premier appart. Qui pouvait croire qu’à tout juste 20 ans on puisse vivre cela ?

Retour au présent, l’odeur est toujours un peu présente malgré les tonnes de javel… je veux changer d’appart.

[UPDATE : le proprio a décidé de vendre son immeuble, on se demande pourquoi…]

Lou-Ann Thual