Le confucianisme : une école de pensée ancestrale

Cet article est lié à la conférence de l’Université Permanente qui se tiendra jeudi 7 février 2019 à l’IUT de La Roche-sur-Yon.

Le confucianisme, ou “Rujia” qui signifi e “école des lettrés”, est l’une des plus grandes écoles philosophiques, morales, politiques et religieuses de Chine. Elle s’est développée pendant plus de deux millénaires à partir de l’œuvre attribuée au philosophe “Kongfuzi”, ou “Maître Kong” (551-479 av. J.-C.), connu en Occident sous le nom latinisé de Confucius.

La pensée de Confucius s’est propagée en Chine et en Extrême-Orient, grâce à ses disciples et aux philosophes Mencius et Xun Zi, qui ont créé une doctrine, appelée confucianisme, devenue philosophie d’État en Chine durant la dynastie Han. Persécuté au cours de la dynastie Qin (IIe siècle av. J. C.), le Confucianisme devient une doctrine officielle de l’empire sous les Han (du Ier au IIIe siècle apr. J. C.). C’est alors que la doctrine confucéenne se répand en Chine et va servir de contexte culturel de base, qui verra se développer le Bouddhisme, à partir du Ier siècle, et le taoïsme, dès le Vème siècle. Pendant quinze siècles, ces trois enseignements que l’on peut aussi nommer “Sanjiao”, s’influencent mutuellement et permettent d’éviter des guerres de religion.

Cependant, les trois mouvement s’opposent tout de même mais moins violemment que par des guerres : des luttes d’influence auprès de l’empereur se font entendre. Le confucianisme est plus pragmatique que les deux autres religions (le bouddhisme et le taoïsme), car ce concept vise à résoudre les problèmes présents. Jusqu’en 1911, le confucianisme est une matière au concours d’entrée dans la fonction publique. Les candidats sont évalués sur leurs connaissances de la doctrine confucéenne. Cependant en 1912, l’arrivée de la république en Chine sonne un coup d’arrêt temporaire, mais radical à l’expansion de sa pensée. Cependant la pensée du prophète continue d’être enseignée dans les écoles au Japon, ou en Corée du sud, au titre de classiques de la littérature, comme le sont pour nous les poètes médiévaux. Aujourd’hui, la pensée de Confucius doit aff ronter le monde moderne, qui a commencé avec la révolution industrielle et le changement des modes de vie. L’individualisme prôné par le mouvement capitaliste fait de l’ombre à l’idéologie du confucianisme. En parallèle, les mouvements pour la démocratie rejettent également cette tradition, au motif que les textes fondamentaux de Confucius ont justifi é l’instauration de régimes politiques autoritaires, voire tyranniques.