Interview de Téhem, auteur BD des célèbres séries « Zap Collège » et « Malika Secousse »

Aujourd’hui sur Hashtag, nous parlons bande dessinée ! Nous avons eu la chance de recueillir une interview de Thierry Maunier, plus connu sous le nom de Téhem, auteur des célèbres séries Zap Collège et Malika Secousse. Cette année, son dernier ouvrage, Chroniques du Léopard, est sélectionné dans la compétition officielle de la 46e édition du Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême qui se tiendra du 24 au 27 janvier.

© Dargaud

Laëtitia Renier : Votre ouvrage Chroniques du Léopard fait partie de la compétition officielle du 46e Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême, qu’est-ce qu’un prix comme celui-ci apporte à un auteur ?
Thierry Maunier : À vrai dire, je ne sais pas trop, mis à part une visibilité un peu plus importante, faire partie d’une sélection parmi les 5 000 sorties de bandes dessinées par an, c’est déjà quelque chose ! C’est une présence plus évidente dans les librairies, dans les bibliothèques, du moins pendant quelques mois.
L.R. : Si vous deviez faire gagner l’un de vos concurrents, lequel ce serait ?
T.M. : Je choisirais probablement « Servir le Peuple » de Alex W. Inker et Yan Lianke, même s’il s’agit d’une adaptation d’un roman (que je n’ai pas lu, par ailleurs).
L.R. : Aimeriez-vous reprendre votre activité de professeur qui a été une source d’inspiration pour vos séries Malika Secousse et Zap Collège ?
T.M. : Non, je ne pense pas. Les conditions d’enseignements sont telles maintenant que j’en retirerais peu de choses positives. Cela dit, je n’ai pas complètement abandonné ce métier, car je donne des cours (avec mes camarades) à 20 élèves tous les mardis soirs.
L.R. : Que pensent vos enfants de votre activité ? Sont-ils une source d’inspiration ?
T.M. : Je me suis beaucoup servi de mes enfants quand ils étaient plus jeunes, pour savoir ce qui se passait au collège (ce sont mes « indics » pour Zap Collège) ! Ils ont toujours trouvé mon métier curieux et insolite, pas très valorisant… Mais maintenant ils ont grandi et regardent mon métier avec plus de reconnaissance.
L.R. : Avec quel autre artiste aimeriez-vous collaborer ?
T.M. : J’aimerais travailler avec beaucoup de monde, difficile de donner des noms ! Disons que je suis prêt à collaborer avec n’importe qui, pourvu que le projet soit intéressant.
L.R. : Y-a-t-il un projet dont vous rêvez mais n’avez pas osé réaliser ?
T.M. : J’ai beaucoup de projets rêvés : un roman graphique sur des géants, une adaptation de « La Conjuration des imbéciles » de John Kennedy Toole, un livre de cuisine en bd…
L.R. : Grâce à vous, la BD s’est ancrée à La Réunion, est-ce une fierté pour vous et vos proches ?
T.M. : Je dirais que c’était surtout la présence du « Cri du Margouillat », premier fanzine de BD à la Réunion qui a permis de démarrer tout ça. Mes camarades et moi avons eu la chance de signer assez rapidement un contrat national, et tout s’est enchaîné.
L.R. : Que choisissez-vous entre la cuisine française et la cuisine créole ?
T.M. : La cuisine créole, que je trouve plus « libre », créative et évolutive.
L.R. : Définissez votre année 2018 en une phrase.
T.M. : C’est l’année où j’ai mis les deux pieds dans la bd adulte.
L.R. : Que pouvons-nous vous souhaiter pour l’année 2019 ? Des nouveaux projets ?
T.M. : J’ai deux projets en cours, qui curieusement ne déboucheront pas sur des albums, mais sur une parution en magazine. Je vais également commencer un roman graphique sur l’affaire des « Enfants de la Creuse » (des enfants Réunionnais arrachés à leurs familles dans les années 70).

Un grand merci à Téhem et nous le souhaitons bonne chance pour le festival, en espérant qu’il remporte la compétition, il le mérite grandement.

Propos recueillis par Laëtitia Renier