[Trop tard, fallait y aller] « Museo », d’Alonso Ruizpalacios : un véritable casse-tête maya

Alonso Ruizpalacios est revenu cette année au festival avec un nouveau long-métrage, Museo, qui a été projeté mercredi et jeudi. Le réalisateur présentait déjà en 2015 à La Roche sur Yon, son film Guëros.  En tête d’affiche de Museo, on retrouve : Gaël Garcia Bernal, acteur phare du cinéma mexicain. Le film est en compétition cette semaine dans la catégorie Compétition Internationale.

On a tous visité un musée d’histoire ou d’anthropologie pendant notre jeunesse. Et souvent la visite n’était pas si spontanée que ça… Mais visiteriez-vous le musée national d’anthropologie mexicain ? Les Mexicains ont un attachement à leur histoire commune spécifique : ils sont les descendants de l’empire maya. Et de cet empire, on a retrouvé de nombreuses traces, certaines qui ont été trouvées par des Européens et exposées partout dans le monde, et d’autres qui sont restés au Mexique. Pour les Mexicains, les trésors enfermés dans leurs musées ont une valeur inestimable — presque sans valeur, finalement…

Gaël Garcia Bernal alias Juan vit les choses excessivement dans ce film. Un brin provocateur avec des envies de grandeur, il s’attaque, avec son meilleur ami Wilson, au Musée National d’Anthropologie pour y dérober des pièces mayas (140 au total). Lassé d’un travail de photographe qu’il avait entrepris au musée, il élabore un plan ingénieux pour voler les pièces les plus rares et les revendre dans la foulée. En rupture avec sa famille, il fonce tête baissée dans l’action pour n’en comprendre le sens qu’ultérieurement. Mais au final, nul ne sait vraiment qu’elles étaient véritablement ses intentions.

Museo, c’est un film qui laisse place à l’interprétation. Le film a été primé de L’Ours d’argent à la Berlinale et on comprend aisément pourquoi. Mais pour être complètement honnête, je suis ressortie du film un peu frustrée. Il est difficile de saisir ce film et j’imagine qu’après-coup il vaut mieux ne pas se prendre la tête en essayant de comprendre les choses. Ce qui fait le génie de ce film, c’est finalement sa capacité à perdre le spectateur. Le personnage principal Juan est particulièrement touchant et indéchiffrable. Il est prêt à tout pour impressionner ses parents et sortir de sa vie à Satellite qui ne le satisfait pas. Et Museo, c’est aussi l’histoire d’une amitié à la fois chaotique et belle racontée par Wilson, qui nous raconte l’histoire de Juan et du casse au musée tout le long du film. Et même lui ne semble pas saisir, les raisons de l’acte de Juan. Peut-être trouvait-il dommage que ces trésors de l’histoire maya soit enfermés ainsi dans un musée ? Il a pu faire cela par vengeance ou simplement pour impressionner ses parents. Je ne saurais pas le dire. Mais peut-être que toi, lecteur d’Hashtag, tu saisiras une autre interprétation de ce film que je t’invite à voir dès qu’il sera de nouveau en salles…

Inès Roiland

Et pour les curieux que je n’ai pas convaincus, voici la bande-annonce :