[Critique] « Of fathers and sons », de Talal Derki : des images et des regards – ce mercredi à 18h15 au Concorde

Il y a des images qui blessent, des images qui choquent, des images qui révèlent la nature sombre de l’Homme. Il y a des images qui nous en apprennent sur nous-mêmes, qui nous en apprennent sur le monde. Of fathers and sons est fait de ces images. Elles bouleversent, chamboulent, retournent. Of father and sons, c’est d’abord un film-documentaire de Talal Derki, projeté en avant première au Concorde.

C’est sur cette note que commence le film : “Quand j’étais enfant, mon père me disait d’écrire mes cauchemars sur un bout de papier pour qu’ils ne réapparaissent plus jamais. Aujourd’hui, il est temps de poser sur papier le plus long cauchemar que j’ai jamais vécu.” [traduction personnelle]. Un cauchemar de deux ans. Deux années d’immersion au cœur d’une famille radicale islamiste. Le documentaire témoigne de leur histoire. Si la caméra se penche principalement sur Oussama et son petit frère Ayman, elle nous révèle aussi un quotidien entre tendresse, peur, traumatisme et interprétation religieuse.

Le documentaire offre surtout une vision différente. Différente de celle relayée dans les médias. Différente de celle que l’on a intégrée. Le documentaire nous offre une vision non-binaire, il nous offre des enjeux, il nous offre le quotidien de ces familles dont on ne sait rien. Les enfants ont toujours un regard différent sur le monde. Leurs souffrances et leurs espoirs apparaissent autrement.. Entrez donc dans une salle de cinéma et ressortez avec des outils de compréhension. Laissez les voix d’Oussama et Ayman entrer en vous. Ils sont les témoins d’un tout autre cinéma. Un spectacle sombre qui a lieu de l’autre côté de la mer. Un spectacle dont nous pourrions être acteur si nous étions nés du mauvais côté de la méditerranée.

Le cinéma nous fait rêver, mais il peut aussi nous faire réaliser. Of father and sons est de ces documentaires qui feront vaciller le grand écran. Il est de ces documentaires qui vous feront vaciller.
Le Festival International du Film n’est pas encore fini, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Éva Dumand

Séances au Concorde :
– mercredi 17 octobre, 18h15
– samedi 20 octobre 14h
– dimanche 21 octobre, 19h