Cérémonie d’ouverture, lundi 15 : « Le Jeu », de Fred Cavayé, à 19h30 au Manège

Après s’être essayé à la comédie au cinéma avec le film « Radin ! » qui en 2016 a fait 2,9 millions d’entrées au Box Office, le réalisateur Fred Cavayé est de retour avec « Le Jeu ». Il s’agit cette fois-ci d’un remake de la comédie dramatique italienne « Perfetti sconosciuti » (littéralement « Parfaits étrangers ») de Paolo Genovese sortie en 2016. Le casting est de qualité : Bérénice Béjo, Suzanne Clément, Stéphane De Groodt, Vincent Elbaz, Grégory Gadebois, Doria Tillier, Roschdy Zem.

Dans ce huis clos qui s’avère hilarant, sept personnes dont plusieurs couples dînent ensemble. Le repas prend une tournure inattendue lorsque les invités acceptent de participer à un jeu absurde en déposant leur téléphone portable au centre de la table. Tous les messages, notifications, images et mails reçus durant le dîner devront être lus à voix haute. Pour le plaisir des spectateurs, le jeu loufoque tourne au drame quand les messages finissent par dévoiler l’intimité et les secrets les plus enfouis des protagonistes. Des disputes entre amis et amours éclatent.

Ce film au-delà d’être un simple divertissement nous alerte et nous fait prendre conscience sur la véritable nature du téléphone portable. Ces appareils présentés comme les antagonistes de l’histoire sont une véritable base de donnée retraçant toute la vie de l’utilisateur. Dans un monde où la question de la protection des données numériques est devenue primordiale, nous nous rendons compte que notre vie est accessible et visible. Notre intimité est disponible sur les réseaux sociaux, c’est à dire à portée de tous. Le film fait sauter volontairement toutes les barrières limitant l’accès aux données des protagonistes, et nous en dévoile les conséquences. L’exemple pourrait-il nous servir de leçon ?

Évidemment, aucun d’entre nous n’apprécierait de se retrouver à la place des protagonistes. Afficher aux yeux de tous. Le téléphone portable est en quelque-sorte devenu un vêtement. Nous le retirer, c’est nous mettre à nu. L’addiction est donc un thème également abordé dans le film. Nous passons nos vies à zieuter la vie des autres, alors que nous pourrions améliorer et profiter notre propre existence.

Ce huis clos rappellera certains films comme « Le Prénom » d’Alexandre de La Patellière et de Matthieu Delaporte , « Le Dîner de cons » de Francis Verber ou encore « Cuisine et dépendances » de Philippe Muyl, et ravira ceux qui les ont appréciés. Cette soirée d’ouverture nous promet une expérience des plus captivantes. Rien de mieux pour débuter son marathon de film.

Louis Lévêque