Un mot, un texte… Une création d’étudiants.

Elle danse, la guibole, sous la pluie, dans le vent, au milieu des marguerites, dans les champs. Elle bouge, marche, court, recule et s’arrête de temps en temps. Elle se cache sous un étroit pantalon ou se dévoile derrière une courte jupe. Elle est fine, pâle, enrobée, plissée, bronzée, griffée, ou écorchée.

Elle est victime de préjugés, d’interdits et de non-dits. Longtemps, elle est restée enfermée, elle était l’objet de désirs inavoués. Elle était un trésor que nul n’avait le droit de trouver.
Puis elle s’est lâchée, a dansé, s’est montrée et s’est assumée. Tout le monde l’aimait, la trouvait belle, la regardait. Elle n’était plus tabou. Elle arborait de belles couleurs, de beaux motifs et recevait enfin l’amour dont elle avait été privée durant des années.

Aujourd’hui, on l’accuse, la guibole, de trop se montrer, d’attirer et de provoquer. C’est sa faute si les femmes pleurent leur intimité volée, si elles ont été violentées. Qu’elle retourne se cacher cette guibole, elle choque !

Laissez-la donc danser, elle n’y est pour rien. C’est une simple partie du corps humain, douce et belle qu’il appartient à chacun de maîtriser, d’exposer au monde entier. C’est une partie de toi, un membre qui t’aide à avancer et qui ne sera jamais la cause de tes souffrances. Elle n’est pas responsable du regard que la société a d’elle, elle n’est pas une bête curieuse.

Elle danse la guibole, elle marche, elle court, mais elle ne recule plus, elle ne s’arrête plus.

Anissa PROVOST