Un mot, un texte…Une création d’étudiants.

Nostalgie. J’aime bien ce mot. Quand je le lis, l’entends, ou l’écrit, une foule d’images me viennent à l’esprit. Des ressentis aussi. Toujours les mêmes…

Je me remémore la mer. En terminale, le dimanche soir, j’allais voir la mer. C’était devenu mon rituel, marcher le long du port de Binic. Marcher jusqu’au bout du quai, pour ensuite contempler ces eaux mouvantes, ces côtes immobiles, et ces bateaux, quand il y en avait, perdus entre ciel et terre. Cela me procurait, et me procure toujours, un sentiment de liberté.

J’avais besoin d’aller chercher ce sentiment.

Le dimanche soir, c’est la fin du week-end et le début de la semaine arrive au galop. Ce qui signifie être en classe, assis sur une chaise sept heures durant, enfermé dans un aquarium. Ne pas parler, ne pas bouger. Ceci pendant cinq jours.

Alors, avant d’être emprisonné pour la semaine, j’allais m’offrir ce bol d’oxygène. J’allais offrir à mon esprit ce sentiment d’illimité que seule la mer peut me procurer.

Quand je pense à ces moments, mon cœur se pince, mon ventre se noue.

Et je trouve ça agréable. La nostalgie de la mer me semble un beau sentiment, un noble sentiment. C’est le manque de l’être aimé. Je sais qu’elle m’attend, et j’irai la rejoindre, pour de nouveau sentir l’air salin, le vent qui s’engouffre dans le cou, contempler ses plus belles courbes, ses plus belles couleurs.

La nostalgie au final, ce sont des promesses. Celle de ne jamais oublier, et celle de revenir.

                                                                                       Clément Baudon