Empreinte climatique : les bons et les mauvais élèves
Cet article est lié à la conférence de l’Université Permanente qui se tiendra jeudi 11 octobre 2018 à l’IUT de La Roche-sur-Yon.
A l’heure où les rencontres entre dirigeants du monde se multiplient, il est temps de faire le point sur les bons et les mauvais élèves.
On a souvent pointé du doigt les Etats-Unis comme responsable de la plus grosse émission de CO2 au monde et on peut dénoncer les 17 tonnes de CO2 émis par chaque habitant des Etats-Unis. Mais malgré le taux record de pollution par habitant en Amérique, un autre pays en pleine expansion démographique et surtout économique remporte la place du pays le plus pollueur au monde. Il s’agit de la Chine avec ses
10 357 mégatonnes de pollution par an contre 5 414 pour les Etats-Unis se plaçant deuxième au classement selon une récente étude Statista de 2017. Ces données s’expliquent par le plus grand nombre d’habitants en Chine qu’aux Etats-Unis (1,379 milliard en Chine contre 325,7 millions aux Etats-Unis).
Face ces pollueurs, un pays fait office de bon élève : il s’agit du Bhoutan. Ce pays situé entre la Chine et l’Inde absorbe trois fois plus de CO2 qu’il n’en produit et cela notamment grâce à ses forêts qui recouvrent 72% de son territoire. Ce pays détient aussi le record du monde du plus grand nombre d’arbres plantés en une heure, depuis 2015, avec 49 672 arbres. Pas étonnant que ce pays ait un bilan carbone nul. Et comme cela ne suffisait pas, le pays peut se vanter de produire quasiment 100% de son électricité grâce à des systèmes hydrauliques. A terme, il souhaite revendre le surplus de cette énergie à ses pays voisins. Il revend déjà 70% de son électricité propre à l’Inde. Le gouvernement a également retiré toutes les taxes des voitures électriques afin d’inciter les habitants à moins polluer. Un autre objectif du Bhoutan : devenir le premier pays du monde à avoir une agriculture 100% biologique. Cet objectif est en bonne voie puisque selon le gouvernement bhoutanais, sa filière bio représente déjà 80% de son agriculture nationale. Le pays a mis en place une éducation environnementale auprès des enfants très axée sur la culture et les énergies renouvelables. Alors évidemment, nous pourrions critiquer ses données en rappelant que le pays ne compte que 758 288 habitants, qu’il est l’un des plus pauvres du monde. Mais nous voulions surtout vous parler de leur politique inédite où l’argent n’est pas considéré comme une richesse puisque le pays a délaissé le célèbre PIB (produit national brut) pour un terme plus valorisant pour leur fonctionnement : le BNB pour “bonheur national brut”.