Les Journées du Numérique sur le pôle universitaire yonnais – Conférence « Objets connectés et liberté numérique »

Lors de la conférence sur les “Objets connectés et liberté numérique”  du 20 mars 2018,  qui a eu lieu  sur le pôle yonnais de  l’Université de Nantes, plusieurs experts sont intervenus afin de confronter leurs points de vue sur le sujet.

 

Guillaume Andrieux, universitaire au département Réseaux et Télécommunications de l’IUT de La Roche-sur-Yon, s’est exprimé en premier sur « l’objet connecté ». Selon l’expert yonnais, il s’agit d’un objet intelligent lié, via internet, à une base de données (ou data center) créant du big data : ces masses de données sont ensuite analysées par des algorithmes,  qui en déduiront des actions possibles, de « l’information prédictive ».

Selon lui, il faudra attendre 2020 pour avoir accès à toutes les formes de connectivité, et ce grâce aux avancées faites par les laboratoires de recherche (travaux sur l’autonomie des objets, sur la réduction de la consommation énergétique,  les télé-opérations, la télé-présence).

Guillaume Andrieux a évoqué ensuite l’industrie 2.0 : l’objectif est de passer aux objets connectés au sein même de l’entreprise. Selon lui, le taux de robotisation élevé en entreprise favorise la croissance économique, même si on peut au départ en douter. Il faut en effet, pour que ce miracle économique se produise, dépasser les difficultés d’accès au financement qui existent lorsqu’on parle d’objets connectés. Les retombées sont « à venir » : les investisseurs se montrent parfois méfiants. Et puis, il s’agit de révolutionner la conception des objets… Ce n’est pas une mince affaire !

Pour Guillaume Andrieux, il reste des questions essentielles auxquelles répondre avant de créer, conceptualiser un quelconque objet connecté : quelle sera la distance entre deux objets communicants ? Quelle quantité de données à transmettre ? Quelle autonomie pour l’objet ? Quel réseau choisir ? Bref, c’est un nouveau monde qui s’ouvre, avec plein d’interrogations, de portes à ouvrir…

Éloïse VICENTE, Coline NOUTEAU, Émilie GAUTHIER.

 

Deuxième intervenant de la soirée, François Rousseau, professeur en droit privé et sciences criminelles à l’université de Nantes, qui travaille principalement sur la théorie générale de la norme pénale et de la responsabilité pénale.

L’intervention de François Rousseau concernait la liberté numérique et la responsabilité, dans un contexte de révolution numérique et d’apparition de nouveaux usages de la liberté d’expression, tels qu’internet, les réseaux sociaux et l’interconnexion des appareils. Chacun peut désormais, en toute liberté, diffuser des contenus et nuire à autrui. C’est là que la juridiction doit agir pour éviter ces abus de liberté d’expression et miser sur le terme de « responsabilité » (civile ou pénale). Le droit a ainsi pour objectif de trouver un équilibre entre liberté et responsabilité pour maintenir le respect des droits d’autrui, de l’honneur (diffamation, injures) et de la vie privée. Ensuite, la législation doit veiller au respect de l’ordre public par la prohibition des messages haineux (apologie publique de crimes ou du terrorisme, provocation publique à la haine, négationnisme…) et par la protection de la moralité des mineurs (du point de vue de la pornographie envers des mineurs de moins de 15 ans).

Marianne DAGAND

 

Olivier Ertzscheid, enseignant-chercheur en sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Nantes,  a quant à lui expliqué les risques que pouvaient engendrer les objets connectés.

Olivier Ertzscheid, enseignant-chercheur en sciences de l’Information et de la Communication, a clos cette conférence sur les objets connectés. Au travers de ses exemples variés, parlants et amusants, celui-ci a réussi à capter l’attention de l’ensemble de son auditoire. Grâce à ses chiffres clés et marquants,  il a su montrer l’importance des objets connectés aujourd’hui,  ainsi que la place majeure qu’ils occuperont dans notre futur : « aujourd’hui nous sommes 7 milliards sur la planète;  et cette année,  d’après l’observatoire des réseaux et télécoms, on va franchir le seuil de la moitié de l’humanité connectée »;  en 2020,  il y aurait « entre 20 et 50 milliards d’objets connectés ». Il a su aborder durant cette conférence différents angles : à la fois la répartition inégale de la présence des objets connectés selon les continents, mais aussi leur place sur le marché économique mondial. Il a également évoqué tous les problèmes personnels, éthiques voire même philosophiques que pourrait nous procurer une vie 100% connectée, les différents risques que cette connexion permanente risquait de créer,  et not re ignorance face à la puissance de ces objets (notamment en ce qui concerne l’échange, le stockage et l’exploitation des données personnelles).

Louison GÉNISSEL

 

 

Les objets connectés : c’est quoi? Comment cela fonctionne?

De nos jours, l’internet des objets (Ido) fait partie intégrante des nos vies et ce n’est assurément pas prêt de s’arrêter. En effet, aujourd’hui, quatre-vingts objets se connectent chaque seconde pour la première fois à internet;  et de la même manière « il y aura, fin 2017, 8,4 milliards d’objets connectés à Internet » selon le chercheur en relations internationales Edouard Pflimlin. De plus, les objets connectés sont considérés à ce jour, comme la troisième révolution de l’internet, ce qui lui vaut l’appellation du web 3.0.

Mais, concrètement, un objet connecté, c’est quoi ? Les objets connectés sont des objets électroniques connectés sans fil, propageant des informations avec un ordinateur, un smartphone, une tablette électronique, par exemple. Pour ces objets, la connexion internet permet d’apporter une valeur en plus en termes d’informations, de fonctionnalités, d’usages et d’interactions avec l’environnement. Ces objets sont reliés à une base de données, aussi appelée data center, via internet. Ces dernières vont être analysées et un algorithme va proposer de se connecter à internet, qui va proposer certaines fonctions à l’objet.

Ces « appareils » sont connectés au réseau cellulaire avec différentes interfaces : soit une carte SIM, en Zigbee, en NFC, en Wi-Fi ou en bluetooth. Par ailleurs, ils sont alimentés par secteur, par port USB batterie ou sont autonomes. Enfin, leur fonctionnement nécessite un système d’exploitation comme Android, IOS, ainsi que des capteurs tels que les puces RFID.

L’internet des objets a notamment été inventé afin de faciliter la vie des humains au quotidien. Par exemple, Imedicap a conceptualisé un pilulier connecté qui a pour mission de déclencher une lumière clignotante pour informer l’individu qu’il est temps de prendre son médicament. Il est également en mesure de signaler au médecin ou spécialiste une éventuelle erreur ou oubli du patient. Nous pouvons également prendre pour l’exemple la montre connectée. Une fois reliée au smartphone et installée au poignet de l’usager, les capteurs intégrés à l’appareil enregistrent les mouvements de l’individu et retranscrivent les données sur le smartphone. Ainsi, la personne pourra les analyser et par conséquent, améliorer ses performances.

Nous pouvons conclure en affirmant que ces objets connectés, présentant une grande utilité en apparence, vont rapidement envahir nos vies. Ainsi, si en 2017 une famille de quatre personnes possédait en moyenne 35 objets connectés, en 2022, elle en possédera 50 environ selon Philip Howard, professeur à l’Université d’Oxford.

Elya, Cloé, Emilie, Laura
L’équipe d’Hashtag