Baptiste Mylondo, en plus d’être un enseignant en économie et philosophie politique, est également membre du collectif “Pour un revenu social” formé en mars 2011. Il est en faveur du revenu universel évoqué par Benoît Hamon lors de la campagne présidentielle 2017.
Selon lui, “tout membre d’une société produit quelque chose d’une façon ou d’une autre, sous forme de lien social. Tout membre d’une société peut donc être considéré comme producteur.”. Il explique la nécessité d’un revenu universel versé de façon forfaitaire et sans aucune condition préalable. Celui-ci doit bien évidemment être suffisant pour répondre aux besoins vitaux de chacun.
Le problème de la société actuelle est la place occupée par le travail qui est “survalorisé socialement” a-t-il déclaré. Ainsi, seul un emploi rémunéré est jugé comme utile et producteur de richesses, ce qui dévalorise complètement les autres activités. Dans un système comme celui-là, la pauvreté et le chômage sont “des sanctions de non-conformisation à la société du travail”. Les individus concernés sont mis en marge de la société et sont destitués socialement.
L’objectif de M. Mylondo, avec le revenu universel, est de reconnaître toutes les formes de travail et de libérer les salariés de leurs employeurs. Mais comment ? Leur revenus ne dépendraient plus exclusivement de leur patron ; l’égalité serait alors présente entre les classes sociales puisque les employés n’auraient plus nécessairement besoin de leur emploi pour subvenir à leurs besoins. À terme, cette mesure devrait favoriser la sortie du capitalisme.
L’application du revenu universel aurait des conséquences importantes sur la société et l’économie. Il permettrait de réorganiser les conceptions que nous avons du travail, du salaire, du chômage, de l’utilité sociale… L’emploi deviendrait un choix et non plus un simple gagne-pain.

Sources :
> Article du Journal Libération, Amandine Cailhol, 17 janvier 2016 
Site officiel du Mouvement Français pour le Revenu de Base (MFRB), Frédérique-Anne Ray, 8 juin 2016 

Arnaud Montebourg, ancien ministre de l’économie, du redressement productif et du numérique s’oppose à la proposition de Benoit Hamon. Selon lui, le revenu universel évoqué par son concurrent ne serait pas “une solution opérationnelle” mais simplement une idée expérimentale.
L’ancien candidat à la primaire de gauche 2017 dénonce le coût trop élevé de la mise en place de cette mesure : «Cela coûterait, selon les chiffres de ceux qui en font la promotion, 400 milliards d’euros, soit un quart du PIB. Dans ce cas, il va falloir augmenter de 50 % tous les impôts des Français.» Selon lui, cette instauration est irréalisable et infaisable, du point de vue économique comme du point de vue social. Il évoque la nécessité pour les Français d’avoir un travail au sens d’emploi rémunéré. L’activité professionnelle, considérée comme facteur d’intégration sociale, serait “l’outil de la dignité du citoyen”. Arnaud Montebourg soutient une société du travail. Pour lui, il semble utopique que l’instauration d’un revenu universel puisse changer les mentalités, d’autant plus celles d’une société toute entière. Cela ne peut se faire en un mandat présidentiel.
Il prolonge sa réflexion en posant la question du montant de ce revenu. “750 euros, versés à tous, tous les mois”: comment peut on être certain que le montant d’un RSA suffit à subvenir aux besoins vitaux d’un individu ?

Sources :
> Journal l’OBS du Monde, le 3 janvier 2017
> Journal le Point, AFP, le 14 janvier 2017 

Cet article est en relation avec la conférence du 30 novembre de l’Université permanente sur le revenu universel