Deuxième zone humide en France après la Camargue, le marais poitevin fait l’objet de débats. Un projet de création de retenues d’eau sur la Sèvre Niortaise a provoqué de vives réactions de la part de ses détracteurs. Décryptage.

La Région Nouvelle Aquitaine soutient la construction de 19 “bassines” pour une capacité de 8,6 millions de m3 d’eau . Le leitmotiv de cette construction : l’irrigation des cultures agricoles. Les réserves artificielles viendraient en soutien aux agriculteurs implantés à proximité. Pour pallier les difficultés liées aux périodes de sécheresse, on propose de stocker l’eau pendant l’hiver pour puiser le moins possible dans la nappe phréatique en été. Loin de faire l’unanimité, une mobilisation contre cette proposition a émergé. Le collectif Bassines, non merci ! a été créé au printemps 2017 en réponse à ce projet. Il regroupe plusieurs associations opposées au projet. C’est à son initiative qu’une manifestation de protestation a eu lieu à Amuré, commune des Deux-Sèvres, samedi 11 novembre 2017. 1500 personnes se sont mobilisées pour dénoncer un projet dont l’intérêt économique ne concernerait que 10% des agriculteurs irrigants.
Outre les remarques émises sur l’efficacité de ces retenues d’eau, l’argument écologique est pointé. La mise en place de ces retenues aurait des conséquences directes sur la biodiversité du marais. Le Parc Régional Naturel du Marais Poitevin, s’est pourtant positionné favorablement.

Le projet du Marais Poitevin en chiffres :

L’agence de l’eau Bretagne-Loire financerait la construction à hauteur de 28 millions d’euros . Elle a déclaré que ces retenues devront «permettre au plus tard en 2021 , de diviser par deux le volume d’eau prélevé dans le milieu au printemps et en été». Elle réclame cependant des actions pour l’amélioration de la gestion de l’eau et une meilleure maîtrise de la pollution. 59 millions d’euros au total sont nécessaires à la réalisation des retenues d’eau, dont 70% financés publiquement. Le projet, qualifié de gaspillage, reste pour le moment en suspens, le débat fait rage. Affaire à suivre…

Sources :

> La Nouvelle République
Le Monde
> Actualités Coulon Marais Poitevin
> Centre presse
> Techni-cités
Cet article est lié à la conférence de l’Université permanente du 30 novembre 2017