« Psychobitch » : les affres de l’adolescence, version norvégienne
Psychobith, de Martin Lund livre une heure onze d’un duo bringuebalé par ses provocations.
Marius, c’est du genre bon élève. Mais le voilà en binôme de Frida, une jeune fille un peu considérée comme un alien par le reste de l’établissement. Au début, dans ce lycée au nord de la Norvège, ils passent leur temps à s’engueuler, à se chamailler et à se rentrer dedans. Leur relation va finir par changer au fil des provocs qu’ils font spontanément. Les voilà cavalant comme des fous dans les couloirs de l’établissement, après avoir, une nuit, poussé délibérément un agent de sécurité, au point de fracasser une vitrine. Ou quand ils transgressent un interdit en se défiant au crawl dans la piscine hors des horaires des ouvertures. Mais les conséquences de leurs actes vont finir par leur retomber dessus. Ils vont comprendre que toute action plus ou moins grave, plus ou moins intense, à toujours une répercussion dans le regard qu’ils se portent l’un à l’autre.
Ce film a été écrit et réalisé par Martin Lund. Il est sorti en janvier 2019 en Norvège, ou il a été produit. Il a déjà remporté de nombreux prix, comme l’Amanda Award for Best Children’s Film, l’un des prix prestigieux pour enfants du cinéma indien. Ou le prix Amanda Award for Best Screenplay décernée au festival à Haugesund, en Norvège.
Ici, le réalisateur aborde avec justesse certains sujets comme le passage de l’adolescence, y compris les tentatives de suicide. Les deux personnages vont se rendre compte que les relations ne sont pas simples à gérer. Et que contrairement à l’enfance, les parents ne peuvent plus les protéger de leurs pulsions et de les empêcher de faire leur propres expérience. Les deux adolescents vont devoir apprendre à faire certains choix par eux-mêmes et assumer leurs actes. Ça s’appelle grandir. Et ils ont eu cent-onze minutes pour le vivre.
Julie-Gaël Perrin.