[On y était !] « SUPA MODO » : une héroïne parmi les super-héros (1/2)
Comment être une super-héroine quand on a peu de temps à vivre ? C’est la question que pose Likarion Wainaina dans son premier long-métrage, Supa Modo. Diffusé mercredi au Manège à 9h30, ce film retrace les dernières semaines de vie de Jo, une petite fille malade qui veut oublier sa maladie et ressembler à ses super-héros préférés.
Jo n’a pas eu une vie très remplie. Pas facile à neuf ans d’avoir des perspectives, surtout quand les médecins annoncent qu’il ne reste que deux mois maximum à vivre.
Heureusement, les super-héros sont là, toujours prêts à sauver le monde. Des super-héros bien vivants sur l’écran tremblotant du petit cinéma de quartier. Poussée par sa soeur Mwix, Jo embarque avec elle tout le petit village kényan pour réaliser ses rêves : tourner un film dont elle sera l’héroïne principale, avec sa cape et ses super-pouvoirs. Même si leur mère n’est pas très convaincue, au départ : la solidarité, la complicité, la chaleur humaine et l’esprit de famille de la communauté rassemblent bien au-delà de la douleur.
On pourrait en débattre : qui est le meilleur super-héros, Iron Man ou Superman, Bruce Lee et Jackie Chan ? Jo ne sait pas trop. Mais comme elle, mon préféré, sans hésiter, c’est son Supa Modo. Tant la super poupée de chiffons que l’émouvante Jo qui l’incarne dans ce film de village : des yeux pétillants et une volonté de rendre le monde plus souriant avant de partir. Avec une conscience du monde qui l’entoure et de sa réalité surprenante, Jo et sa cape de Supa Modo m’ont fait verser des larmes de tristesse et rigoler à la fois, balançant entre la fraîcheur d’un imaginaire d’enfants et l’angoisse d’une issue fatale.
Où commence la fiction et où s’arrête la réalité ?
Jo est une héroïne ordinaire, ou presque, et montre la vie, et la mort, comme on devrait tous les voir…
Léa Bragas