Le massacre de Jonestown de 1978 : la fin d’une secte apocalyptique
Cet article est lié à la conférence de l’Université permanente qui se tiendra jeudi 22 mars à l’IUT de La Roche-sur-Yon.
Le 13 novembre 1978, les corps de 908 personnes sont découverts par la CIA à Jonestown, en Guyane Britannique. Un suicide collectif mettant fin à une des plus inquiétantes sectes de l’histoire contemporaine, celle du Pasteur Jim Jones.
Jim Jones, né en 1931 est dès son plus jeune âge attiré par la religion. Il décide donc de fonder sa propre église qu’il appelle “Les ailes de la délivrance” avant de la rebaptiser “Temple du Peuple”. Au sein de son église il promeut des valeurs tels que la lutte contre les discriminations raciales et une meilleure justice sociale sur l’exemple de l’International Peace Mission de Father Divine (leader spirituel afro-américain du début du XXe et initiateur d’une doctrine religieuse en faveur de la cause afro-américaine). Il décide d’adopter plusieurs enfants de différentes couleur de peau qu’il appelle sa “ rainbow family ” (famille arc-en-ciel). C’est alors qu’il commence à affirmer qu’il était l’incarnation de Jésus, d’Akhénaton, de Bouddha ou de Lénine et qu’il a accompli de prétendus miracles afin d’attirer de nouveaux disciples.
À cette époque, Jim Jones est respecté par des personnalités politiques et artistiques de premier plan (dont Rosalynn Carter, épouse du Président des États-Unis de l’époque), en partie à cause de cette église d’exception qu’il a fondée, composée de noirs et de blancs et soutenant les nécessiteux, mais surtout pour le soutien dans leur carrière politique qu’il leur apporte en retour.
Il crée une ville qu’il nomme “Jonestown” au cœur de la jungle guyanaise où il n’y aurait pas de racisme et qui serait fondée sur un système socialiste. Jones loue une parcelle de 15,4 km2 au gouvernement de Guyane britannique depuis 1974, année où les 500 fidèles du Temple du Peuple y bâtissent une communauté agraire. Il y rassemble “tous les laissés pour compte de la société capitaliste : chômeurs, pauvres, communistes, drogués, victimes de discriminations et marginaux.”
Jones persuade d’abord des centaines de ses fidèles de l’accompagner jusqu’en Californie. Dès ce moment, il parle déjà d’une apocalypse prochaine qui donnerait naissance à un jardin d’éden socialiste. Mais un article du New West s’appuyant sur d’anciens membres de la secte décrit les mauvais traitements physiques, émotionnels et sexuels infligés par Jones. C’est pourquoi le gourou se réfugie en Guyane.
Il diffuse via des haut-parleurs sa vision du monde où le capitalisme est mauvais et vante les louanges du dictateur nord Coréen Kim Il-Sung. Il explique à son peuple que les membres de la société capitaliste, c’est-à-dire les américains, veulent s’introduire au sein de leur communauté. Il dispose donc des gardes autour du camp afin de protéger ses disciples. En 1978, Leo Ryan, élu au congrès, se rend à Jonestown afin de comprendre la communauté. Il y est alors accueilli par Jim Jones et passe la nuit à Jonestown. Ryan ramène deux familles avec lui aux Etats-Unis. Malheureusement, Jones envoie avec eux l’un de ses fidèles qui tire sur tout le monde et de nombreuses personnes sont tuées, dont Leo Ryan.
Voyant son combat voué à sa fin, Jones informe alors les membres de la secte que la CIA va détruire le camp et qu’il leur est impossible de fuir. Il déclare à ses fidèles : « si on ne nous laisse pas vivre en paix, nous allons au moins mourir en paix. La mort n’est qu’un passage vers un autre niveau ». Il donne alors à chacun un mélange de cyanure auquel il a ajouté du Flavor Aid (une boisson américaine en poudre) et complète le mélange mortel avec divers sédatifs accompagnés de valium. Tous les membres de la secte le boivent et en meurent. L’armée américaine découvre tous les corps des défunts empoisonnés, sauf celui du gourou mort d’une balle dans la tempe gauche. On ne sait toujours pas aujourd’hui si la balle a été tirée par Jones lui-même ou par quelqu’un d’autre. Ce massacre a été surnommé “le massacre de Jonestown de 1978”.
Sources :
Vanity Fair
Wikipedia
Motherboard